La Société des arts technologiques (SAT) diffuse, jusqu’au 24 novembre, le film immersif ÉCOSYSTÈME réalisé à Montréal par deux artistes français, le musicien électronique Maxime Dangles et le vidéaste et designer Dylan Cote, dans le cadre du programme de soutien à la création d’œuvres financé par la SAT. La Presse a assisté à la projection et rencontré Maxime Dangles, qui signe la bande sonore du film.

Le musicien électronique Maxime Dangles était à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) la semaine dernière. Il participait à un projet art et sciences intitulé Auditif qui l’a amené, il y a trois ans, à se lancer dans la création du film ÉCOSYSTÈME. Auditif réunit des scientifiques français et québécois autour des impacts de la crise climatique et de l’activité humaine sur la diversité biologique, notamment celui du son sur les écosystèmes marins du Saint-Laurent.

Le film aborde l’état de ces écosystèmes, notamment sous l’angle des mollusques bivalves. « Les scientifiques du projet Auditif étudient les larves presque invisibles à l’œil nu des coquilles Saint-Jacques, dit Maxime Dangles. Ils envoient des sons de bateaux et cherchent à savoir si cela favorise ou non leur développement, si cela crée des déformations. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

L’artiste de musique électronique Maxime Dangles

Maxime Dangles a passé deux ans à suivre les scientifiques d’Auditif dans leurs recherches, réalisées notamment à Rimouski. Comme il venait à Montréal cet automne et qu’il n’avait encore jamais vu, achevé, ce film qu’il cosigne avec l’artiste parisien Dylan Cote, la Société des arts technologiques l’a programmé de nouveau, après l’avoir projeté durant l’été 2021.

Conception de la bande sonore

Lors de sa résidence à la SAT en 2019, c’était la première fois que Maxime Dangles participait à la conception du son d’un grand film immersif. La bande sonore n’a pas été conçue en fonction des images comme on le fait souvent pour un film de fiction. Les aspects biologiques traités dans le film ont inspiré Maxime Dangles, mais il a aussi ajouté des sons qui ne sont pas marins afin de briser une sorte d’uniformité.

  • Vue de la projection d’ÉCOSYSTÈME, à la SAT

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Vue de la projection d’ÉCOSYSTÈME, à la SAT

  • Vue de la projection d’ÉCOSYSTÈME à la SAT

    PHOTO BRUNO DESTOMBES, FOURNIE PAR LA SAT

    Vue de la projection d’ÉCOSYSTÈME à la SAT

  • Vue de la projection du film immersif ÉCOSYSTÈME à la SAT

    PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

    Vue de la projection du film immersif ÉCOSYSTÈME à la SAT

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« Durant ma résidence, je me suis laissé guider par les vibrations du moment et j’ai fait le son en une semaine », dit l’artiste, qui enregistre de la musique électronique, techno, pop ou d’ambiance, crée des mix de DJ de temps en temps et réalise des bandes sonores pour des films documentaires, publicitaires ou d’entreprises.

ÉCOSYSTÈME n’est pas un film dont le style tranche vraiment avec ce que la SAT a déjà présenté dans le passé. Rien de révolutionnaire ici. On se laisse bercer par les images, les déformations, les tremblements, les vibrations et l’ambiance sous-marine. Les bruits aquatiques et de bateaux, les impressions de profondeur abyssale donnent du réalisme au thème abordé. Mais la musique de Maxime Dangles va au-delà de l’ambiance marine et favorise grandement l’aspect immersif de l’œuvre. Avec du tonnerre, des sons métalliques, des sons parfois stressants, lancinants ou inquiétants. Et même, vers la fin, des commentaires scientifiques sur les recherches du projet Auditif.

« Le projet avec la SAT, c’est vraiment un de mes projets dont je suis le plus fier, dit-il. Bien sûr parce que le thème sur l’écologie est très important aujourd’hui. Mais aussi parce que ce lieu, ici à la SAT, est le seul au monde aussi bien équipé pour faire de la technique immersive aussi compliquée. Un lieu ouvert au public, où tu peux faire une résidence rémunérée et avec un dôme comme la Satosphère, c’est unique. »

Maxime Dangles aurait aimé qu’ÉCOSYSTÈME soit largement diffusé, mais compte tenu de la technique utilisée, il ne peut l’être que dans des planétariums. « En France, les planétariums sont assez frileux pour projeter des œuvres qui ne sont pas sur l’espace, dit-il. Et puis, la technique pour l’image et pour le son, dans un dôme comme la SAT, ce n’est pas la même que dans d’autres lieux. Mais j’aimerais quand même bien participer un jour à un autre film immersif avec la SAT… »

Consultez le site du projet Auditif Consultez la page du film ÉCOSYSTÈME