Le centre d’art Eastern Bloc, qui combine art, sciences et technologies, organise dès mercredi sa 12e édition du festival SIGHT+SOUND, intitulée Danser en attendant (la fin du monde). Commissariée par Sarah Ève Tousignant et Nathalie Bachand, l’expo accueille, jusqu’au 12 novembre, des œuvres d’une douzaine d’artistes internationaux. Neuf performances sont aussi présentées. Le tout relié au thème de la pandémie…

Sarah Ève Tousignant et Nathalie Bachand ont été choisies par un jury d’Eastern Bloc. Amies dans la vie, elles ont vécu ensemble une partie de la pandémie. « L’idée de l’expo a germé en pensant à ce qui nous faisait du bien malgré tout ce qui se passait », explique Sarah Ève Tousignant.

« On constatait que l’idée de connexion s’était perdue, ajoute Nathalie Bachand. L’expo a ensuite été reportée. C’est la raison pour laquelle le thème est finalement une sorte de réalité entre l’aspect festif et le côté critique. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

De gauche à droite : les commissaires de SIGHT+SOUND, Sarah Ève Tousignant et Nathalie Bachand, en compagnie de la directrice générale d’Eastern Bloc, Alicia Turgeon

Il y a donc un peu de légèreté dans cette 12e édition, mais aussi pas mal de gravité, ce qui n’empêche pas la poésie d’émerger. Au total, une trentaine d’artistes participent aux deux volets. Des artistes internationaux que les commissaires connaissent ou dont elles ont vu les œuvres exposées ailleurs, notamment en Europe.

L’exposition a lieu au rez-de-chaussée du 55, Louvain, dans le quartier Chabanel, où se trouve la galerie d’Eastern Bloc. Une installation de Max Lester est constituée d’œuvres accrochées sur les murs et sur un échafaudage. Pour Behind These Strange Sensations are Hidden Structures, l’artiste de Toronto installé à Montréal s’est intéressé aux systèmes de contrôle politiques et économiques qui régulent nos habitats. Une œuvre un peu nébuleuse qui témoigne peut-être du trouble pandémique.

  • Max Lester lors de l’installation de son œuvre, Behind These Strange Sensations are Hidden Structures

    PHOTO NATHALIE BACHAND, FOURNIE PAR EASTERN BLOC

    Max Lester lors de l’installation de son œuvre, Behind These Strange Sensations are Hidden Structures

  • Deux éléments de l’œuvre Behind These Strange Sensations are Hidden Structures, de Max Lester

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Deux éléments de l’œuvre Behind These Strange Sensations are Hidden Structures, de Max Lester

  • L’installation calling upon the digital touch, de Marie-Ève Levasseur, comprend une interaction avec de la réalité augmentée.

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    L’installation calling upon the digital touch, de Marie-Ève Levasseur, comprend une interaction avec de la réalité augmentée.

  • Detumescence, Faith Holland, peluches, vieux téléphones et appareils, fils électriques, iPad avec GIF, fleurs, vase, fruits, couverture, table ronde

    PHOTO FOURNIE PAR EASTERN BLOC

    Detumescence, Faith Holland, peluches, vieux téléphones et appareils, fils électriques, iPad avec GIF, fleurs, vase, fruits, couverture, table ronde

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À côté, Marie-Ève Levasseur propose l’installation calling upon the digital touch, qui comprend une composante de réalité augmentée permettant d’apercevoir des images fantomatiques. L’œuvre a été réalisée durant la pandémie à Leipzig, alors qu’elle s’y trouvait en résidence. Nous ne l’avons pas vue en « action ».

Il y a aussi une œuvre de réalité virtuelle des Suisses Elisa Gleize et Thomas Lopez, ROSS 128 (exoparty). Une expérience interactive avec des « aliens » qui vous invitent à participer à une fête « trans-espèces » ! Et des œuvres vidéo de S4RA (Sandra Araújo, que les jeux vidéo passionnent), la Suissesse Johanna Bruckner, les Américaines Lanéya Billingsley (aka Billie0cean) et Faith Holland, le Français Raphaël Moreira Gonçalves et les Québécois Steven Sych et Santiago Tamayo Soler.

Enfin, Pascale Leblanc-Lavigne, dont on a vu une œuvre à Art souterrain en 2021, présente une installation cinétique et sonore qui évoque le travail de bureau… ou son absence en période de pandémie. L’artiste de Québec a réalisé Mort au bureau lors d’une résidence au centre Sporobole, à Sherbrooke. Une évocation d’un bureau qui se rebelle, choisissant l’autonomie ! Avec des objets (poubelle, four à micro-ondes, tasse de café) qui se mettent à fonctionner seuls. « Et l’écran situé sous le bureau va retransmettre en temps réel une partie de son exposition à Sporobole avec, là aussi, des éléments cinétiques », précise Nathalie Bachand.

Performances

Les performances sont organisées de jeudi à samedi, dans le centre-ville, à l’atelier White Wall Studio (4532, avenue Laval) et à l’espace WIP, au 3487, boulevard Saint-Laurent. Avec du bon stock. Ça commencera à WIP, jeudi, 20 h, avec Sabrina Ratté qui présentera Other Spaces, prestation de 35 minutes alliant son électronique et art vidéo, et réalisée avec son collaborateur de musique électronique, le compositeur Roger Tellier-Craig.

PHOTO VIVIEN GAUMAND, FOURNIE PAR EASTERN BLOC

Aspect de Other Spaces, de Sabrina Ratté et Roger Tellier-Craig

Il s’agira d’œuvres existantes revisitées et de matériel inédit, avec de la rêverie et cette ambiguïté qui imprègne les projets de Sabrina Ratté. Other Spaces a été présenté au printemps dernier à la Gaîté Lyrique, où elle expose ses œuvres dans les espaces de l’institution culturelle parisienne.

Les autres performances seront signées Rehab Hazgui, artiste transdisciplinaire tunisienne, les Québécois she. phase & Golpesar, Fumerolles, Hazy Montagne Mystique & Pulsatilla & Guillaume Vallée, ainsi que Chloe Alexandra Thompson & Brenna Murphy, MSHR, la Berlinoise Florence To et les New-Yorkais Victoria Keddie & Rose Kallal. Enfin, pour le vernissage de l’expo, mercredi, dès 18 h, une prestation de David Szanto sera présentée avec des installations florales de Maxime Giroux et un DJ set de Saudade (Nela Paki et Marilou Lyonnais Archambault). « Ça va commencer plus contemplatif et ça va finir plus éclaté ! », lance Sarah Ève Tousignant.

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