Stéphane Aquin, le conservateur de l'art contemporain au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) depuis 16 ans, a été nommé hier conservateur en chef du Smithsonian Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, le musée national d'art moderne et contemporain de Washington. Une nomination de prestige pour cet historien de l'art âgé de 55 ans.

C'est la nouvelle directrice du Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Melissa Chiu, qui a contacté Stéphane Aquin pour lui proposer d'encadrer, dès février, une équipe de conservateurs affectés aux expositions d'art moderne et contemporain de ce musée situé dans le National Mall, à Washington.

Nouvelle vision

L'embauche de Stéphane Aquin, comme celle de Melissa Chiu, survient dans le cadre d'une redéfinition du musée fédéral, qui va se doter d'une nouvelle vision après une période trouble. Le directeur précédent du Hirshhorn a démissionné en 2013 après l'annulation d'un projet de structure amovible gonflable (The Bubble) au sujet duquel le conseil d'administration s'était divisé.

«On repart à neuf, dit Stéphane Aquin. C'est un beau moment pour arriver dans ce musée.»

«Le Hirshhorn est un des cinq grands musées nationaux d'art moderne et contemporain avec la Tate à Londres, Pompidou à Paris, le Stedelijk à Amsterdam et le MoMA à New York», a-t-il ajouté.

Stéphane Aquin, qui a grandi à San Francisco, retourne avec plaisir vivre chez nos voisins du Sud. Il conservera néanmoins une multitude de bons souvenirs du MBAM, où il est devenu responsable de l'art contemporain en octobre 1998. «Parmi les derniers souvenirs, se promener dans les salles de l'expo Peter Doig et être enchanté chaque jour par la splendeur des peintures, dit-il. Et puis le personnel du musée, qui est formidable.»

«Je comprends son choix»

Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, se dit très contente de la nomination de son ami à Washington.

«C'est un très beau poste et un beau défi, dit-elle. Il a 55 ans. C'est un bon moment dans sa carrière pour à la fois se renouveler et repenser une institution. Je comprends son choix. Et puis, je ne perds pas un ami, car on va continuer à travailler ensemble, mais c'est toute une époque [qui s'achève].»