Le Musée du Prado de Madrid héberge pour cinq mois une soixantaine de sculptures classiques rassemblées pour une exposition inédite, ouverte au public à partir de mardi, grâce à la collaboration du musée Albertinum de Dresde.

L'Albertinum, fermé pour cause de travaux depuis janvier 2006, a prêté pour la première fois le noyau de sa collection de sculptures classiques, soit 46 oeuvres associées à 20 autres appartenant au musée madrilène. Apparaissent notamment La Ménade de Dresde ou l'Éphèbe de Dresde, figures emblématiques de cette collection qui ne voyage que très exceptionnellement en raison de sa grande fragilité.

Les organisateurs allemands et espagnols ont décidé de monter ce projet en raison des «affinités de leurs collections», a expliqué Gabriele Finaldi, directeur adjoint du Prado, en présentant lundi cette exposition à la presse.

Celle-ci se divise en trois sections qui correspondent chacune à «une époque distincte» de l'art gréco-romain et «un thème particulier», a expliqué Stephan F. Schröder, commissaire du projet et chef départemental du Prado.

La beauté des Dieux, la sensualité festive et le thème du pouvoir forment les trois axes de cette exposition composée de bustes, de portraits, de fresques et de corps nus sculptés le plus souvent dans un marbre blanc.

L'ensemble des oeuvres sera ensuite transféré vers le Palais japonais de Dresde pour une présentation au public allemand.

Les intervenants se sont félicités de cette collaboration amicale, tournée vers «un futur au-delà de l'exposition», selon Charo Otegui Pascual, présidente de la société publique partenaire de l'événement, la Seacex.

Profitant de la présence du président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso, elle a rappelé la nécessité de poursuivre la construction de «l'Europe culturelle» à l'approche de la présidence espagnole de l'Union européenne au premier semestre 2010.