Lundi midi, après un court mois de vacances, François Morency renouera avec son métier d'animateur radio avec La zone Morency, diffusée le midi sur tout le réseau Énergie. Manifestement, cela lui fait plaisir, lui qui a animé une telle émission pendant quelque 10 ans à CKOI, avant de quitter la radio, puis de devenir le morning man d'Énergie, l'automne dernier: «Disons que j'ai eu la vie sociale d'un moine tibétain en 2014-2015», dit-il en riant.

Il entreprend également la troisième année de tournée de son spectacle Furieusement calme et continue à se mettre en forme pour aborder tout ça avec énergie, sans mauvais jeu de mots: «Je fais toujours de l'entraînement en salle, des arts martiaux, mais aussi du yoga. Je n'étais vraiment pas convaincu avant de voir un reportage sur des joueurs de football et de hockey professionnels qui disaient que, grâce au yoga, ils avaient prolongé leur carrière de quelques années!»

Cette ouverture d'esprit et cette curiosité ont toujours été une des particularités de Morency: «Quand j'ai commencé en 1994 avec Richard Z. Sirois et Anthony Kavanagh, le mot d'ordre, c'était: "Joke, joke, joke". Après, ç'a été les personnages qu'on créait en ondes. Maintenant, on peut tout simplement animer, dans tous les sens du terme, sans forcer les choses. Comme ça, les auditeurs peuvent apprécier vraiment les moments drôles sans être saturés. Je suis content d'être là pour vivre ça.»

Les choix de notre invité

TÉLÉSÉRIES

Boss

«Tous ceux qui ont aimé House of Cards devraient regarder Boss: une télésérie hallucinante, qui n'a duré que deux saisons, où on suit le maire de la ville de Chicago alors qu'il vient d'apprendre qu'il est atteint d'une maladie dégénérative. Le gars est tellement égocentrique, tellement machiavélique et il aime tellement le pouvoir qu'il décide de se représenter à la mairie, sans rien dire de son état. C'est littéralement malade. Et Kelsey Grammer est remarquablement bon dans le rôle du maire. Disons que c'est très, très différent des personnages sympathiques qu'il avait incarnés jusque-là!»

LIVRE

The Stench of Honolulu

«Jack Handey était un des writers de Saturday Night Live, et ça faisait longtemps que je n'avais pas ri aussi fort en lisant un livre. Maintenant, soyons clairs: ce sont les fans d'humour qui vont aimer ce 

"roman", ce n'est pas de la littérature, ce n'est pas du John Irving, chaque paragraphe est une joke! Aborder ce livre avec un oeil 

de critique littéraire, ce serait comme demander à un éminent critique de cinéma de trouver la «quête» dans Le coeur a ses raisons. Ben, la quête, c'est de faire rire, point. C'est champ centre solide!»

Fin de mission

«C'est Guy A. Lepage qui m'a donné ce livre, car il savait que j'avais tripé sur le film American Sniper. Je l'ai lu en vacances: ça s'appelle Fin de mission et c'est écrit par Phil Klay, un ex-marine américain. C'est toute une série de courts textes sur des marines en Irak et en Afghanistan. [NDLR: prix National Book Award 2014, un des cinq meilleurs livres 2014 selon le New York Times et recommandé par Barack Obama!] Franchement, que tu sois pour ou contre l'armée, ce n'est pas important, c'est ce que Klay raconte 

qui l'est.»

DOCUMENTAIRE

The War

«The War, du cinéaste américain Ken Burns (sur Netflix), est un documentaire sur la Deuxième Guerre mondiale, très documenté, avec des témoignages étonnants, en fonction de ce qu'ont vécu quatre petites villes américaines pendant le conflit. J'ai appris, par exemple, que Mobile (Alabama) était carrément devenue une ville industrielle vouée à la fabrication des fournitures militaires pour l'armée américaine. Ce qui posait d'étranges dilemmes aux habitants: on était en pleine lutte des droits civils pour les Noirs, et ceux-ci voyaient les Blancs américains aller combattre le racisme et le fascisme en Europe alors qu'en Alabama, le racisme était absolument partout...»

BALADO

Monday Morning Podcast de Bill Burr

«TV5 va diffuser en 2016 une série de 10 émissions sur l'humour dans le monde, et je suis l'animateur de celle sur l'humour aux États-Unis, à ma demande. C'est en faisant ce reportage que j'ai réalisé l'importance des podcasts pour les humoristes américains, et je recommande notamment celui de Bill Burr, un humoriste de Boston qui a connu énormément de succès au dernier Just for Laughs. Son podcast s'intitule Monday Morning Podcast: tous les lundis matin, pendant une heure, sans pub, commandite ou chanson, il jase de deux, trois sujets, politique, sport, toutes sortes d'affaires à sa manière.»