Un jour, alors qu'elle se trouvait aux bureaux de Radio-Canada à Paris, Monique Giroux a croisé la journaliste Manon Globensky. Elle l'a reconnue grâce à sa voix. Oubliant qu'elles étaient collègues, elle s'est présentée en lui sortant une phrase qu'elle a mille fois entendue: «Ça fait drôle de mettre un visage sur la voix.»

On connaît de mieux en mieux les visages des hommes et des femmes de radio. Sauf qu'il y en a encore qu'on reconnaît d'abord et avant tout par leur voix. Il leur suffit de dire deux mots pour être démasqués par des auditeurs qui ont l'impression de les connaître personnellement («Ça fait tellement longtemps que tu rentres chez nous.»)

 

«C'est une relation très amicale», assure Monique Giroux, parlant de sa relation avec ses fidèles. Élyse Marquis, comédienne qui anime désormais à Rock Détente, trouve le contact avec les auditeurs plus facile qu'avec les téléspectateurs. «Ils me parlent comme s'ils me connaissaient déjà, dit-elle. C'est une relation plus d'égal à égal.»

Pour Monique Giroux, le sentiment qu'ont les auditeurs de connaître intimement leurs animateurs préférés est loin d'être faux. «Ce n'est pas qu'une impression, juge-t-elle. On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme. Soit. Mais je pense que la voix, quand on y est sensible, est beaucoup plus le miroir de l'âme.»