(New York) Le service de streaming Twitch a mis à jour mercredi son règlement relatif aux comportements haineux et au harcèlement, menaçant de suspendre les utilisateurs de comptes se rendant coupables d’« infractions graves » commises hors ligne.

Ces nouvelles mesures élargissent considérablement le champ des sanctions possibles pour la plateforme, qui fait partie de l’empire numérique d’Amazon.

« Nous sommes convaincus que les infractions graves commises par les utilisateurs de Twitch ailleurs que sur notre site peuvent présenter un risque considérable pour toute la communauté », indique désormais dans ses conditions d’utilisation le site, prisé des amateurs de jeux vidéo.

« Par conséquent, nous sanctionnerons les comptes concernés, en appliquant des mesures pouvant aller jusqu’à une suspension indéfinie dès la première infraction dans le cadre de certains comportements hors ligne ou sur d’autres services internet », ajoute la plateforme.

La liste des comportements visés par la nouvelle politique de Twitch comprend des actions mortelles ou violentes, des menaces de mort, des activités terroristes, la participation à un « groupe de haine notoire » ou encore l’exploitation sexuelle d’enfants.

En décidant de sanctionner des infractions qui ne se sont pas produites directement sur sa plateforme, Twitch franchit une étape dans la lutte contre les comportements violents et haineux.

Sur Facebook ou Twitter, les suspensions de comptes résultent généralement de contenus jugés dangereux ou trompeurs ayant été partagés sur le site même, mais pas de faits de la vie réelle, ce qui vaut d’ailleurs à ces réseaux sociaux d’être vilipendés par des organisations de défense des droits civiques.

Twitch reconnaît qu’une extension du domaine des sanctions aux comportements hors ligne nécessite des preuves irréfutables avant de passer à l’action.

« Dans la plupart des cas, cela implique un lien direct vers un message public ou du contenu directement mis en ligne par l’utilisateur en infraction », explique la plateforme d’Amazon, qui précise que des captures d’écran ou des messages susceptibles d’avoir été modifiés ne sont généralement pas recevables.

« Nous envisagerons en outre d’avoir recours aux forces de l’ordre en vue d’évaluer le bien-fondé des accusations et des preuves », assure également Twitch.

Les utilisateurs ont aussi la possibilité de contacter par courriel une équipe externe dédiée à l’investigation pour lui signaler, en toute confidentialité, des comportements abusifs en dehors des services de Twitch.

Afin d’éviter les dérives, la plateforme envisage par ailleurs des garde-fous.

Elle assure par exemple que si les faits incriminés se sont produits il y a longtemps, si leur responsable a déjà purgé sa peine et s’il ne présente pas de danger « clair et immédiat », des sanctions ne sont pas forcément à envisager. Si le compte a déjà été désactivé, un appel est possible.

En revanche, pour les cas les plus graves, Twitch indique que « la suspension ne pourra jamais faire l’objet d’un appel ».