(Copenhague) Le Danemark a franchi une nouvelle étape en vue de la construction d’une île artificielle de production d’énergie en mer du Nord, a indiqué vendredi le gouvernement, porteur de ce gigantesque projet estimé à près de 30 milliards d’euros.

« Nous espérons que le projet aura une plus grande influence encore, en inspirant d’autres », a déclaré le ministre danois du Climat Dan Jørgensen dans un entretien à l’AFP.

Prévu pour être construit à 80 kilomètres des côtes du Jutland à l’ouest du Danemark pour capter des vents puissants, ce « hub énergétique » relierait 200 puis à terme 600 grandes éoliennes en mer.

« À ce stade, le début de la construction devrait intervenir en 2026 et nous espérons qu’il soit fini entre 2030 ou 2033 », a déclaré un porte-parole du ministère du Climat à l’AFP, même si le Danemark doit encore trouver des investisseurs privés pour le projet.

Avec une capacité de 3 puis 10 gigawatts, les responsables du projet avancent une production électrique permettant de fournir 3 à 10 millions de foyers.

Présenté comme une première mondiale et le plus grand chantier jamais mené au Danemark, le projet sera majoritairement possédé par le gouvernement danois, en partenariat avec des acteurs privés via un appel d’offres qui doit encore être lancé.

Il est actuellement estimé à 210 milliards de couronnes, soit près de 28 milliards d’euros.

Après une première étape en juin, le Parlement danois a validé jeudi une étape supplémentaire, en validant le concept d’île artificielle.

Vaste de 12 à 46 hectares, celle-ci doit remplir son rôle de centre de transit en reliant par des câbles sous-marins plusieurs pays voisins de la mer du Nord, comme la Norvège ou l’Allemagne, outre le Danemark.

En améliorant la connexion des réseaux électriques d’Europe du Nord, le projet doit permettre de mieux distribuer l’électricité éolienne sur des longues distances, un des enjeux importants des sources dites « intermittentes » comme les éoliennes ou les panneaux solaires.

L’île doit également abriter un centre de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, alimentée par l’électricité éolienne.

La suite du projet prévoit des évaluations d’impact environnemental et des discussions avec des investisseurs, suggérant que la voie reste longue avant sa concrétisation.

Le projet s’inscrit dans le cadre des efforts du Danemark pour réduire de 70 % ses émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, un des objectifs les plus ambitieux en Europe.

Outre le projet en mer du Nord, un autre « hub énergétique » est envisagé au large de l’île de Bornholm en mer Baltique.