Le groupe Québecor ne publiera plus l’édition papier de son média d’information 24 heures, qui était distribuée gratuitement depuis 20 ans dans les stations de métro et dans le réseau de transports en commun de Montréal.

La fin de l’édition papier du 24 heures, qui était déjà réduite à une seule parution par semaine depuis deux ans, survient aussi dans la foulée des 240 suppressions de postes dans les activités média de Québecor qui ont été annoncées à la mi-février.

Le journal 24 heures avait été lancé par Québecor en 2003 pour concurrencer le quotidien gratuit Métro, lancé deux ans plus tôt par l’imprimeur et éditeur Transcontinental, dans le marché des centaines de milliers d’usagers du métro et des transports en commun à Montréal.

À leur apogée, au tournant des années 2010, ces deux « journaux gratuits du métro », comme on les désignait à l’époque, auraient distribué en tout jusqu’à 150 000 exemplaires par jour de semaine, qui auraient touché près de 350 000 lecteurs par jour.

Par la suite, l’essor de popularité des médias numériques accessibles sur les téléphones intelligents et l’implantation de la couverture de téléphonie et de l’internet sans fil dans tout le réseau de métro ont détourné l’intérêt des usagers des transports en commun pour les journaux imprimés, même distribués gratuitement.

Le coup de grâce est survenu il y a trois ans, avec l’arrivée des restrictions sanitaires qui ont provoqué une baisse marquée et soudaine de la fréquentation des transports en commun.

C’est aussi ce qui a motivé Québecor, en février 2021, à réduire la fréquence de publication du journal 24 heures à un seul numéro papier par semaine – le jeudi – tout en recentrant sa diffusion d’informations et de reportages sur le site internet 24heures.ca.

Ce sursis pour la version imprimée du 24 heures aura finalement duré deux ans, jusqu’à la parution de son ultime numéro le jeudi 23 mars.

Entre-temps, dans ses récents résultats financiers de fin d’année 2022, Québecor avait comptabilisé dans son secteur Média un résultat d’exploitation (BAIIA ajusté) en baisse annualisée de 48 % lors du quatrième trimestre, et en baisse de 70 % pour tout l’exercice 2022 par rapport à 2021.

Quant au principal concurrent du 24 heures, le journal Métro, l’affaissement du marché des médias imprimés auprès des usagers des transports en commun l’a mené à un changement de propriétaire en 2017, du groupe Transcontinental à l’entreprise montréalaise Métro Média.

Depuis, Métro Média a consolidé ses activités avec le journal Métro – réduit à deux parutions par semaine – et une dizaine de journaux de quartier en diffusion hybride : encore sur papier (hebdomadaire), mais de plus en plus sur le web et les réseaux sociaux.