Au terme d’un intense blitz de négociations s’étant terminé tard dans la nuit de vendredi à samedi, le syndicat des employés du Groupe TVA et leur employeur sont arrivés à une entente pour renouveler la convention collective.

Le syndicat entend maintenant présenter l’accord aux employés dans la semaine du 11 mars. L’entente touche les deux unités syndicales, celle de Montréal et celle des régions.

Un communiqué conjoint du syndicat et de la partie patronale indique que « les deux parties se disent satisfaites dans les circonstances des ententes négociées qui leur permettront de faire face aux défis majeurs qui confrontent l’industrie, tout en maintenant d’excellentes conditions de travail et en assurant une couverture journalistique de qualité partout au Québec ».

Les négociations des dernières semaines ont été menées dans un contexte particulièrement difficile. Le télédiffuseur montréalais a révélé le mois dernier avoir plus que quintuplé ses pertes en 2023 et avait annoncé le 2 novembre le licenciement de près de 550 employés, l’équivalent d’approximativement le tiers de l’effectif.

Les pertes nettes du Groupe TVA ont grimpé à 48 millions l’an passé, alors qu’elles étaient de 9 millions en 2022.

Au moment de l’annonce du licenciement collectif à l’automne, le grand patron Pierre Karl Péladeau affirmait que la situation déficitaire dans laquelle se trouve l’entreprise n’était plus viable, qu’elle témoignait de la gravité de la situation et que le modèle d’affaires de la télé traditionnelle était bouleversé pour toujours.

La direction de TVA n’a pas souhaité accorder d’entrevue au sujet de l’entente de principe et le conseiller syndical Steve Bargoné a indiqué qu’aucune information relativement au contenu de l’entente ne serait divulguée avant la tenue des assemblées avec les syndiqués.

M. Bargoné a toutefois tenu à communiquer le message suivant : « Les moteurs avaient cessé de tourner et après le terrible choc que l’avion n’avait plus de gaz, les options devenaient très limitées. L’avion s’est finalement posé à 2 h du matin, endommagé, bien sûr, et avec la déception certaine de n’avoir pu se rendre à notre destination initiale. Mais les passagers sont vivants… Regardons en avant maintenant. »

Il a poursuivi en soulignant qu’à cet effet, il a été convenu de publier un communiqué conjoint afin d’envoyer le message aux membres et à la direction de TVA « que c’est ensemble que nous allons y arriver ».

« Jamais ce tour de force n’aurait été possible sans l’apport extraordinaire de toute l’équipe, tant syndicale que patronale, qui malgré beaucoup de brouillard et d’énormes vents aura su faire preuve de sang-froid et de résilience afin d’atteindre la piste d’atterrissage. »

Des rumeurs de conflit de travail (lock-out ou grève) ont circulé cet hiver, alimentant la nervosité chez beaucoup d’employés et la tension au sein de l’organisation. En cas d’échec des négociations, un conflit de travail était une possibilité ce mois-ci.

L’employeur avait prévu un plan de contingence afin de parer à l’éventualité où il serait impossible de conclure les discussions sur un accord.

Pour redresser ses finances et tenter d’assurer son avenir, le Groupe TVA veut resserrer sa mission à titre de diffuseur uniquement, réorganiser son service de l’information et optimiser son parc immobilier.

Pierre Karl Péladeau demande notamment aux autorités des allègements, de la flexibilité et des crédits d’impôt mieux adaptés aux « réalités » des productions cinématographiques et télévisuelles.