La Ville de Shawinigan annonce la vente d’un terrain à un promoteur privé qui y construira 140 appartements au moment où le taux d’inoccupation des logements locatifs y est pratiquement à zéro.

Il s’agit d’une initiative encourageante dans un contexte de pénurie de logements locatifs à la grandeur du Québec, laquelle est accentuée par le syndrome « pas dans ma cour », qui réussit à faire bloquer des projets résidentiels.

À Shawinigan, l’administration municipale a procédé par appels d’offres et a retenu le projet la Terrasse des papetiers de la société immobilière Firma, de L’Île-Perrot.

Fondé en 2017, ce promoteur-constructeur construit en moyenne 150 logements par an. Dans les dernières années, il a livré des logements dans les secteurs de Vaudreuil, de L’Île-Perrot et de Salaberry-de-Valleyfield.

Firma n’en est pas à sa première soumission gagnante dans le cadre d’un appel d’offres. « On a déjà gagné un appel d’offres de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield pour 41 logements et un autre à Saguenay », explique Jérôme Thibeault, cofondateur de Firma.

Des conditions, mais pas trop

L’ancien banquier croit que l’engagement d’une ville dans un appel d’offres contribue à la réussite du projet. « Oui, ça aide, car dans la grille de pointage servant à choisir la proposition gagnante, ce n’est pas le prix qui est le critère le plus important. Ça nous aide à pouvoir mettre la main sur des terrains à des prix raisonnables et pouvoir faire de beaux projets. »

Cependant, procéder par appel d’offres pour stimuler la construction de logements n’est pas une garantie de succès. Par exemple, la Ville de Montréal a lancé un appel d’offres chargé de conditions concernant la vente d’un terrain à l’hippodrome en octobre 2022. Résultat : aucune soumission n’a été déposée.

Selon l’expérience de M. Thibeault, les villes qui obtiennent du succès tendent à poser moins de conditions.

Le projet gagnant peut rapidement aller de l’avant, car il est de plein droit, confirme-t-on à l’hôtel de ville de Shawinigan. Le zonage du site de l’ancienne usine de pâtes et papiers Laurentide dans le secteur de Grand-Mère de Shawinigan a été modifié en conséquence au préalable.

Premiers logements en 2025

Le projet se déploie en trois phases de trois immeubles au total. L’architecte est la firme Domus. Les deux premiers bâtiments prévoient chacun 40 logements répartis sur quatre étages, puis le troisième, 60 sur six étages, pour un total de 140 logements.

Le terrain est situé à proximité de la marina et de la maison de la culture.

« Les résidences en bordure de la rivière Saint-Maurice sont très prisées, et je suis très heureux que le projet résidentiel retenu par notre comité tienne compte du contexte historique et économique de la ville, et plus particulièrement, du secteur Grand-Mère », dit, dans un communiqué, le maire de Shawinigan, Michel Angers.

Groupe Firma évalue le coût global du projet à 50 millions. Les travaux débuteront en avril 2024. La livraison de la première phase suivra un an plus tard. Les trois phases devraient être livrées au complet en 2027. La location des unités sera confiée à la société Chester.