La hausse des taux d’intérêt affecte de nombreux propriétaires d’immeubles résidentiels à revenus. À Montréal, 20 % d’entre eux disent qu’il est « probable » qu’ils vendent d’ici deux ans. Mais, à plus long terme, ce type d’investissement continue d’exercer une forte attraction : le quart des Canadiens envisagent un achat d’ici cinq ans.

Voilà deux des conclusions que révèle un sondage pancanadien réalisé par la firme de courtage immobilier Royal LePage.

L’impact des taux

« Les taux hypothécaires beaucoup plus élevés et l’augmentation du coût de l’entretien des maisons et des services publics ont incité certains investisseurs surendettés à envisager de vendre », écrit Phil Soper, PDG de Royal LePage.

À Montréal, 26 % des propriétaires d’immeubles résidentiels à revenus « envisagent » ce scénario (20 % affirment qu'il est « probable » qu'ils vendent).

La proportion de propriétaires montréalais inquiets, 26 %, est comparable à ce qu’on observe ailleurs au Canada, révèle le sondage. À Vancouver, 28 % se disent « susceptibles » de vendre d’ici deux ans ; à Toronto, c’est 24 %. À l’échelle du pays, c’est 31 %.

Mises en chantier insuffisantes et immigration

Cela étant dit, les Canadiens gardent l’œil sur les taux d’intérêt, dans l’espoir d’une embellie, et demeurent extrêmement intéressés par le marché immobilier résidentiel locatif. Une tendance lourde renforcée par le fait que les mises en chantier de nouveaux logements ne suivent pas la demande et « que le pays accueillera un nombre sans précédent d’immigrants dans les années à venir », a déclaré M. Soper.

Près du quart (23 %) des Canadiens qui ne possèdent pas de propriété à revenus affirment qu’ils sont susceptibles d’en acheter une d’ici cinq ans. Chez ceux qui en ont au moins une, plus de la moitié (51 %) disent qu’ils sont susceptibles d’en acheter une autre d’ici cinq ans.

L’attraction pour l’immobilier résidentiel à revenus est très forte chez les jeunes, même si l’accès à la première propriété demeure difficile.

Parmi les investisseurs immobiliers âgés de 18 à 34 ans, 44 % sont propriétaires de plus d’un immeuble résidentiel à revenus. Chez les investisseurs de 35 à 54 ans, c’est 29 %, chez les 55 ans et plus, 25 %.

Propriétaire et encore chez papa et maman

Parmi les 18-34 ans, on note une particularité générationnelle intéressante.

Le sondage révèle l’existence d’une catégorie minoritaire de propriétaires canadiens (15 %) d’immeubles locatifs qui ne sont pas propriétaires de leur résidence principale et qui n’habitent pas leur propriété locative. La majorité d’entre eux ont de 18 à 34 ans.

Ainsi, 12 % des propriétaires d’immeubles résidentiels à revenus sont locataires… et 3 % habitent chez leurs parents, de la parenté ou des amis et ne paient pas de loyer.

Ils sont parmi les Canadiens de plus en plus nombreux à investir dans ce type de propriété assez loin du lieu où ils habitent, achetant des immeubles qu’ils ont les moyens de payer, à défaut de pouvoir, pour le moment, acheter près de chez eux.

Le portrait de l’investisseur montréalais possédant des propriétés locatives est le suivant : 64 % d’entre eux possèdent un seul immeuble à revenus résidentiel ; 34 % en possèdent deux ou plus ; 14 % disent posséder au moins trois propriétés, bien plus que la moyenne nationale (8 %) et que les investisseurs du Grand Toronto (6 %) et du Grand Vancouver (7 %). En outre, 52 % des investisseurs montréalais se disent susceptibles d’acheter une autre propriété à revenus résidentielle d’ici 5 ans.

« L’attrait de l’investissement immobilier à Montréal n’est pas étranger au fait que le prix des propriétés y est beaucoup plus abordable que dans les deux autres plus grandes agglomérations canadiennes », explique Aline Zafirian, de Royal LePage Village. Elle note que la mise de fonds requise dans la région est bien moindre par rapport à une propriété similaire à Toronto, qui vaut près du double. « Cela explique en partie pourquoi les investisseurs montréalais possèdent plus de propriétés à revenus à Montréal qu’ailleurs au pays. »

En savoir plus
  • 4,4 millions
    Nombre de personnes au Canada qui possèdent une propriété résidentielle à revenus
    Source : Sondage Royal LePage