Fonds d’actions, sectoriels, équilibrés ou à revenus fixes : les milliers de fonds communs sur le marché ont de quoi donner le tournis aux investisseurs. Comment choisir celui qui sera « le bon » pour nous ?

Il existe plusieurs catégories de fonds de placement. Avant même de comparer les offres, déterminer ses besoins s’avère primordial si l’on ne veut pas se retrouver avec un fonds qui ne nous convient pas. « L’aspirine est un médicament connu et efficace, mais si on est hémophile, ce n’est pas un remède pour nous », illustre Carl Thibeault, vice-président principal, Québec, chez IG Gestion de patrimoine.

Pour l’antidote approprié, il faut d’abord prendre en compte ses buts. Le meilleur investissement ne sera pas le même si on souhaite acheter une maison dans cinq ans que si l’on veut prévoir sa retraite. « On choisira par exemple un fonds avec un objectif de croissance si on désire économiser à long terme, alors qu’un investissement à court ou à moyen terme doit comporter moins de risque », souligne Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins Gestion de patrimoine.

Notre profil d’investisseur change également la donne. Certains investisseurs vivent très bien avec le fait que leurs placements fluctuent de jour en jour. Cette situation fait toutefois perdre le sommeil à d’autres. Il faut donc évaluer notre tolérance au risque.

Décortiquer le fonds dans les moindres détails

Un bon fonds commun est un livre ouvert. L’aperçu du fonds – un document qui résume les renseignements de base – permet notamment de connaître la composition des placements, les rendements, le gestionnaire et son approche de même que les risques associés.

« On doit aller au-delà du nom. Un fonds d’actions canadiennes, par exemple, peut être un fonds de croissance ou un fonds avec moins de volatilité. On doit être capable de savoir rapidement ce qui en est et comprendre les détails », estime M. Thibeault.

Les frais de gestion constituent également un élément important à regarder. Ceux-ci varient d’un fonds à l’autre et dépendent entre autres de la complexité du portefeuille et du marché dans lequel il est investi. Plus la gestion est compliquée, plus les frais seront élevés.

Carl Thibeault remarque que les frais de gestion peuvent être essentiellement divisés en deux portions. « Il y a des frais qui paient le gestionnaire de portefeuille et des frais reliés au service-conseil », dit-il.

Grâce au MRCC2 (ou modèle de relation client-conseiller 2, une série de règles établies par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, NDLR), on est capable de savoir le détail des frais exigés en dollars et en pourcentage dans l’ensemble des institutions financières canadiennes au moins une fois par année. On peut ainsi évaluer si ceux-ci sont justifiés par rapport au rendement du fonds.

« Comme dans n’importe quelle situation, il faut voir la rétribution. Est-ce que quelqu’un nous aide dans notre planification financière, par exemple ? Il faut évaluer ce qu’on paie et ce qu’on reçoit en échange », ajoute-t-il. Un conseiller pourra nous aider à y voir plus clair.

Qu’en est-il de nos valeurs ?

Outre les considérations financières, de plus en plus d’investisseurs choisissent des placements qui correspondent à leurs valeurs.

« On peut opter pour un fonds en investissement responsable, qui tient compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, précise Angela Iermieri. Il peut notamment regrouper des entreprises qui misent sur la protection de l’environnement ou les droits des travailleurs. » Certains fonds excluent aussi les sociétés qui travaillent en armement ou les pétrolières.

Un fonds commun peut, après tout, être performant tout en partageant nos idéaux.