C’est plate, on n’a pas le temps pour ça, c’est compliqué… Les raisons sont nombreuses pour déléguer la gestion de nos finances personnelles à notre tendre moitié. Pourtant, ce manque d’intérêt pour notre propre patrimoine peut avoir des conséquences désastreuses. Le 23 mars, quatre expertes vous y sensibiliseront au cours de l’évènement virtuel gratuit Oser s’investir, organisé par la Banque Nationale.

Votre conjoint s’y connaît en finances personnelles et vous avez convenu qu’il se chargerait du renouvellement de l’hypothèque ? Et s’il prenait sans vous le dire une marge de crédit sur votre hypothèque et l’utilisait pour démarrer une entreprise ? Qui devrait rembourser la dette ?

Selon un rapport d’UBS Group AG, 74 % des femmes veuves ou divorcées disent avoir eu des surprises négatives au moment d’une rupture ou du décès de leur conjoint et 76 % regrettent de ne pas s’être impliquées dans les décisions tout au long de leur mariage ou de leur union.

L’avocate Suzanne H. Pringle, associée chez Pringle & Associés, en voit de toutes les couleurs dans son bureau depuis plus de 30 ans. Celle qui a défendu des causes célèbres sera de l’évènement et souhaite sensibiliser les femmes à ces enjeux financiers qui peuvent avoir des répercussions inattendues. Surtout à une époque où les gens deviennent conjoints de fait ou se marient plusieurs fois dans une vie.

« Présentement, au Québec, la plupart des gens disent : “On est en amour, on s’aime, on n’est pas pour parler de ça.” Si vous n’êtes pas capables d’en parler quand ça va bien, vous ne serez pas capables d’en parler pour régler rétroactivement les choses quand ça va mal. »

Connaissez-vous la réponse ?

Lors de l’évènement, Suzanne H. Pringle attirera l’attention sur des questions qui semblent simples, mais dont bien des gens ne connaissent pas la réponse, en 2021. Par exemple, êtes-vous certaine d’avoir mis votre nom dans l’acte notarié lors de l’achat du condo ? Parce que si vous êtes conjointe de fait et que vous payez votre moitié, équivalente à l’hypothèque et aux taxes, en épicerie, vous pourriez être stupéfaite des conséquences.

PHOTO FOURNIE PAR SUZANNE PRINGLE

Me Suzanne Pringle

S’il y a rupture, il n’y a rien qui prévoit que ces femmes-là vont avoir quoi que ce soit de cette résidence-là.

Me Suzanne Pringle

Si vous aviez assumé 80 % de la mise de fonds et que l’acte notarié indique que vous êtes propriétaire à 50 %, même si vous vous étiez entendus verbalement, ça ne compte pas.

Qu’en est-il si votre nouvelle flamme habite dans la maison qui faisait partie du patrimoine familial de votre premier mariage ? Lors d’un second divorce, devrez-vous séparer la valeur de la maison avec ce deuxième mari ?

Déléguer pour trouver le temps
 de rencontrer un planificateur

Toutes les recherches indiquent que les femmes sont moins engagées dans la prise de décision de leur planification financière à long terme, soulève Angela D’Angelo, vice-présidente au développement et à l’expérience client de la Financière Banque Nationale, qui fera aussi partie de l’évènement.

Pourtant, elles ont un pouvoir économique de plus en plus important. Elles ont hérité de leurs parents ou de leur époux, parce qu’elles ont une espérance de vie de cinq ans de plus que leur époux. C’est important parce que leur argent doit travailler au moins cinq ans de plus que l’espérance de vie moyenne.

Angela D’Angelo, vice-présidente au développement et à l’expérience client de la Financière Banque Nationale

Angela D’Angelo précise que 90 % des femmes auront à prendre des décisions seules en matière de planification financière d’ici à la prochaine décennie. « On veut conscientiser les femmes pour qu’elles s’engagent avant que ne les frappent les évènements de la vie comme le divorce, la maladie et le décès », dit-elle.

Souvent, les femmes sont prises dans les tâches du quotidien avec de jeunes enfants et s’occupent de payer les comptes hebdomadaires. Elles n’ont ni le temps ni l’envie de se concentrer et de s’investir pour comprendre tous les éléments qui seront discutés lors d’une rencontre avec un conseiller ou un planificateur.

« Ce que j’aimerais réussir avec la conférence, c’est de trouver les tâches qu’elles pourraient déléguer davantage pour leur donner du temps pour être plus curieuses et s’intéresser plus à leurs finances personnelles », conclut-elle.

La sociologue Hélène Belleau, professeure et directrice du Centre urbanisation, culture et société de l’Institut national de la recherche scientifique ainsi que la notaire Sophie Ducharme, vice-présidente, culture, image de marque et conseils spécialisés chez Banque Nationale gestion privée 1859, feront aussi partie de l’évènement.

> Pour s’inscrire à l’évènement : https://studiocast.ca/client/bn/event/8719/fr/