Steve Edo soutient qu'il peut offrir la lune à qui en paye le prix. Le président de Pure Entertainment Group, établi à Montréal, réalise depuis 2008 des tours de force pour des multimillionnaires.

Certains nantis souhaitent se divertir hors des sentiers battus. D'autres désirent qu'on leur organise un 35e anniversaire à bord d'un avion privé avec DJ, qu'on leur trouve une table au restaurant El Celler de Can Roca en Espagne dans des délais déraisonnables ou qu'on leur déniche un rare sac à main à 100 000 euros. Ou encore, pourquoi pas, une visite privée au musée du Louvres.

La conciergerie de luxe s'appuie sur ses dizaines de milliers de contacts pour donner vie aux moindres désirs de clients qui payent dans les cinq et six chiffres pour obtenir ce qu'ils veulent. «On a des contacts dans le monde entier, affirme Steve Edo. On est, par exemple, en lien avec 15 000hôtels haut de gamme par le portfolio de Virtuoso. Les meilleures conciergeries de luxe, soit 1% d'entre elles, y ont accès. Il faut atteindre un niveau de ventes annuelles précis pour en bénéficier. Des entreprises nous appellent chaque jour pour nous parler de leurs produits et services. On s'aide aussi entre conciergeries.»

Si les clients québécois se font attendre, ceux des États-Unis, de la Russie et de l'Europe augmentent. «On a des clients à Toronto, Edmonton et Vancouver, mais pas du Québec, note Steve Edo. Il y a de l'argent ici, mais ce n'est pas ancré dans les mentalités. Il y a deux ans, on a rencontré les gens d'une banque, ici, qui voulaient offrir à leurs employés un service de conciergerie, mais les discussions n'ont pas abouti. Les gens ne comprennent pas encore les avantages d'un tel service. L'avènement des assistants personnels nous aide toutefois.»

L'argument numéro un de Steve Edo? Pourquoi organiser seul son voyage de rêve en parcourant internet pendant des heures quand on peut déléguer la tâche à quelqu'un qui a toutes les ressources? Et qui peut en plus nous offrir les premières loges d'un défilé Chanel, du tournoi Roland-Garros ou qui peut dénicher un préposé qui vous attend à votre arrivée à l'aéroport?

Moyennant un supplément...

De plus en plus de gens sont séduits par de tels services. «Le bouche à oreille fait son effet, dit Steve Edo. On ne fait pas de pub. On ne veut pas cogner aux portes. On n'ira pas voir des Bombardier.»

De 2012 à 2013, le chiffre d'affaires de Pure a crû de 33%, après une croissance de 50% de 2011 à 2012. La clientèle type? «Soixante-dix pour cent [des clients] proviennent des fonds d'investissement, explique Steve Edo. Ils ont 30 ans et plus et valent plus de 10 millions.» Un cinquième vient des États-Unis, 35%, de Russie et 10% de Grande-Bretagne.

Ironiquement, Pure Entertainment a vu le jour à l'orée de la crise financière. «Il y a eu moins d'argent dans la classe moyenne, mais pas chez les riches», note Steve Edo, qui s'est d'abord fait la main dans la réservation de restaurants et d'hôtels lors de grands événements tels le Grand Prix de Montréal.

Pure Entertainment aimerait maintenant accroître ses contacts et ses membres asiatiques. «L'Asie pourrait facilement représenter la moitié du chiffre d'affaires à moyen terme, pense le président Steve Edo. On a déjà des clients à Hong Kong et en Malaisie, mais ceux-ci aiment bien avoir quelqu'un sur place.»

«Il y a une grande concentration de millionnaires à Singapour, par exemple, ajoute Kat Moaven, directrice des ventes de Pure Entertainment. C'est là qu'il y en a le plusper capita.»

Steve Edo aimerait qu'à long terme, Pure Entertainement compte 100 membres. Ceux-ci paient de 12 000$ à 60 000$ par année pour des forfaits qui comprennent un nombre «X» de voyages, de transferts d'aéroports facilités, de billets pour un grand tournoi...

Pure récolte de 25% à 30% de ces adhésions. À ce pourcentage s'ajoutent d'autres frais pour des services supplémentaires demandés par les clients membres, comme des frais de réservation dans des restaurants ou d'organisation de voyage. «Milan va coûter moins cher qu'Oman, par exemple, dit Steve Edo. Le taux de renouvellement du membership est d'au moins 85%, car cette clientèle a des avantages intéressants.»