Un nouvel élément d'information pour les investisseurs obligataires a fait son apparition cette semaine. Pour la première fois de son histoire, la Réserve fédérale s'est fixé des objectifs chiffrés d'inflation, de croissance et d'emploi à long terme.

Comme l'inflation est un des principaux déterminants des taux d'intérêt, il s'agit d'une nouvelle d'importance, note Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique chez Addenda Capital.

 

En fait, la Fed estime qu'à long terme, une hausse annuelle des prix entre 1,7% et 2% cadrerait avec les objectifs principaux de la banque centrale qui sont de stabiliser les prix et atteindre le niveau d'emploi maximal. Cet objectif, comme ceux concernant l'emploi et la croissance, sera révisés chaque trimestre.

«Tranquillement, le président Ben Bernanke amène la Fed à imiter la Banque du Canada et d'autres banques centrales en ciblant l'inflation», dit M. Durocher, qui ajoute toutefois que le concept n'est pas tout à fait identique à la cible de la Banque du Canada. La Fed précise d'ailleurs que certains membres du bureau des gouverneurs ne s'entendaient pas avec l'estimation adoptée.

Quoi qu'il en soit, «on peut donner une grande crédibilité aux prévisions de la Fed, donc ça peut altérer un peu l'interprétation des participants aux marchés obligataires», dit M. Durocher.

En se basant sur l'exemple de la Banque du Canada, l'établissement d'un objectif à long terme «vient baliser un peu jusqu'où les taux d'intérêt peuvent aller, à tout le moins dans leur dimension de protection contre l'inflation.» Cela réduit un tant soit peu l'incertitude due à l'inflation.

Par ailleurs, la plupart des taux des obligations de référence ont diminué cette semaine, tant au Canada qu'aux États-Unis. La déroute des marchés boursiers a sans doute aidé, alors que des investisseurs ont trouvé refuge dans le marché obligataire.