Le fournisseur montréalais de services informatiques Alithya quittera le NASDAQ d’ici une dizaine de jours.

L’organisation estime que les avantages découlant de la double inscription de l’action au Canada et aux États-Unis ne justifient plus les dépenses et les efforts administratifs additionnels associés au maintien d’une inscription au NASDAQ. Le titre est aussi inscrit à la Bourse de Toronto, où il continuera de se négocier.

« Entre les frais d’inscription, d’assurances, de conformité, d’audit, ainsi que légaux et autres, on parle d’un montant qui peut facilement atteindre 1 million de dollars canadiens, sans compter le temps investi par nos employés à l’interne », explique le porte-parole d’Alithya, Benjamin Cerantola.

Il précise que la baisse des diverses dépenses sera cependant graduelle et pourrait mettre jusqu’à un an pour être pleinement réalisée.

« La consolidation du volume de transactions à la Bourse de Toronto, et donc une liquidité accrue, n’est pas à négliger comme avantage additionnel pour nos actionnaires », ajoute Benjamin Cerantola.

Les investisseurs ont fait reculer le titre d’Alithya de 13 % durant la séance de mardi. L’action a clôturé à 1,56 $ à Toronto, près de son creux historique atteint le mois dernier.

L’entreprise, notamment spécialisée dans l’implantation de solutions Oracle et Microsoft a fait le saut en Bourse il y a six ans après un regroupement avec une entreprise de Boston qui était déjà inscrite en Bourse.

Le cours actuel donne à Alithya une valeur boursière inférieure à 150 millions de dollars. Le titre a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis son inscription à la Bourse en 2018.

Les avis des analystes financiers demeurent partagés au sujet d’Alithya. Trois des six analystes qui suivent officiellement les activités quotidiennes de l’entreprise proposent d’acheter l’action. Leur cible moyenne sur un horizon de 12 mois est de 2,66 $, ce qui fait miroiter un rendement d’approximativement 70 %.

Fondée en 1992, Alithya est dirigée par Paul Raymond, un ancien cadre de haut niveau au Groupe CGI.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer le désintérêt des investisseurs envers le titre d’Alithya. Les entreprises non rentables ont moins la cote lorsque le contexte économique se corse et que le coût du capital augmente.

Les revenus et les marges brutes demeurent sous pression, et comme les dirigeants l’ont récemment mentionné en conférence téléphonique, les entreprises du secteur des services financiers ont réagi aux impacts causés par la hausse des taux d’intérêt en réduisant leurs coûts, notamment leurs dépenses informatiques.

« Bien qu’Alithya soit prête à rebondir lorsque l’environnement macroéconomique s’améliorera, nous ne savons pas dans combien de temps cette reprise surviendra et quand la croissance accélérera à nouveau », a souligné l’analyste John Shao, de la Financière Banque Nationale, dans une note récemment envoyée à ses clients.