Tous les vendredis, une personne de la communauté d’affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, José Boisjoli, président et chef de la direction de BRP – ex-filiale des produits récréatifs de Bombardier –, répond à nos questions.

Quel mot ne pouvez-vous plus supporter ?

Impossible. On a une culture chez BRP où l’on fait aboutir les choses, on est là pour trouver des solutions. Je pense que nous sommes bons pour innover, pas seulement avec nos produits, mais nos façons de faire. Le mot « impossible », ça ne fait pas partie de mon vocabulaire.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

José Boisjoli, président et chef de la direction de BRP

Quel conseil donneriez-vous à la version plus jeune de vous ?

Prendre le temps de célébrer les succès. Je ne le fais pas assez et on ne le fait pas assez. Moi, j’aime les gens discrets [low profile]. Ça m’influence dans ma façon de faire. C’est quelque chose que l’on pourrait faire un peu plus, de fêter ou célébrer un peu plus nos succès.

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José Boisjoli, président et chef de la direction de BRP

Comment vous débranchez-vous ?

En étant actif. Vous allez trouver cela drôle, mais les meilleurs moments où je décroche, c’est en roulant nos produits. Quand tu fais de la motoneige ou du bateau, il faut être dans le moment présent. Cela me permet de joindre l’utile à l’agréable. C’est comme cela que je suis capable de débrancher.

Avez-vous un objet préféré sur votre bureau ?

J’en ai deux. Le premier, c’est un trophée pour l’entrée en Bourse de l’année en 2013. Le deuxième, c’est un pichet d’eau que mon père avait sur son bureau. Il était un homme d’affaires dans les Cantons-de-l’Est. Il est mort à l’âge de 55 ans. Quand on a fermé son bureau, j’ai pris le cabaret et le pichet d’eau. Je le vois tous les matins et je pense à lui souvent.

Une grande déception ?

D’avoir fermé la marque Evinrude (moteurs hors-bord) en 2020. On avait acheté Evinrude en 2001. Sa situation était beaucoup plus compliquée que l’évaluation de notre vérification au préalable. Au fil des 19 années où nous avons été propriétaires de la marque, nous avons élaboré différentes stratégies, qui n’ont évidemment pas fonctionné. Au printemps 2020, on a pris la décision difficile d’arrêter et ça, pour moi, c’est une grande déception.

Un bon patron, c’est quelqu’un qui…

Quelqu’un qui écoute, qui est capable de rester près de gens et vers qui les gens se tournent. C’est ce que j’appelle un leader de proximité. C’est quelqu’un qui écoute, consulte et pose les bonnes questions aux bonnes personnes et à qui les gens ne craignent pas d’offrir leur point de vue. C’est aussi quelqu’un qui prend des décisions.

Votre meilleur investissement ?

BRP. En 2003, lorsque nous sommes devenus une entreprise autonome, les nouveaux propriétaires nous avaient offert, aux 26 vice-présidents, d’acheter, avec notre propre argent, des actions de BRP. Tout le monde a participé. On croyait à notre plan. Cela a été, jusqu’à maintenant, mon meilleur investissement. On a travaillé fort, mais nous avons été récompensés.

Que faites-vous pour féliciter ou remercier quelqu’un ?

Pour moi, c’est très simple : être sincère avec les bons mots. Être vrai. Je n’aime pas les remerciements déjà préparés. Ça ne fait pas vrai.

Que faites-vous quand vous avez besoin de trouver une idée ?

Je vais écouter et consulter les gens. Quand c’est simple, je décide assez rapidement, mais lorsque c’est plus complexe, je prends quelques jours et je dors là-dessus. Le matin, je fais de l’exercice. Durant cette heure, je réfléchis, et habituellement, c’est là que les planètes s’alignent.

Un Ski-Doo, on peut laisser cela dans la cour ?

Je vais répondre comme si François Pérusse me le demandait : ishhh [rires]. Finalement, j’ai parlé à plusieurs de nos ingénieurs, et oui, vous pouvez laisser votre Ski-Doo dans la cour. C’est conçu pour démarrer même l’hiver dans une cour.

Qui est José Boisjoli ?

  • Né en 1957 (66 ans)
  • Ingénieur de formation (baccalauréat de l’Université de Sherbrooke)
  • Embauché chez Bombardier Produits Récréatifs en 1989
  • Promu à la tête de la filiale des motoneiges et motomarines en 1998
  • Prend les responsabilités du secteur des VTT en 2001
  • Devient président et chef de la direction de BRP en 2003 lorsqu’elle est essaimée de Bombardier
  • Nommé PDG de l’année par le journal Les Affaires en 2017