Vendue à des intérêts américains CAE se défait de sa division santé

Après avoir multiplié les acquisitions dans les créneaux de l’aviation civile et de la défense depuis trois ans, CAE se recentre sur ses pierres d’assise et vend sa division spécialisée dans la santé – son secteur d’activité le moins important – à des intérêts américains pour 311 millions.

La transaction annoncée mardi avec Madison Industries permet à la multinationale de faire d’une pierre deux coups, soit se recentrer sur ses forces et réduire sa dette, qui s’élevait à 3,1 milliards en date du 30 juin dernier. Au Québec, 125 employés du spécialiste québécois des simulateurs de vol et de la formation de pilotes changeront d’employeur à la clôture de la transaction, prévue d’ici le 31 mars prochain.

« Il est important de noter que Madison Industrie a déjà une présence au Canada, dont 1250 employés à Montréal, et qu’ils se sont engagés à conserver les ressources au Québec, a précisé par courriel Samantha Golinski, vice-présidente aux affaires publiques et communications mondiales de CAE. Madison prévoit louer de l’espace de bureau chez CAE dans les prochains mois. »

Le siège social de l’entreprise québécoise se trouve dans l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent. Au moment d’écrire ces lignes, Madison Industries n’avait pas répondu aux questions de La Presse envoyées par courriel. Établi à Chicago, le conglomérat américain est diversifié. Il se spécialise notamment dans les secteurs de la santé, des solutions industrielles, de la purification d’air et de la ventilation.

À la Bourse de Toronto, les investisseurs ont réagi favorablement à l’annonce. Mardi, le titre de CAE a gagné 2 %, ou 57 cents, pour se négocier à 29,10 $.

Non essentiel

L’incursion de CAE dans le secteur de la santé remonte à 2009. Après 14 ans, ce qui gravitait autour de la fabrication de simulateurs pour le secteur médical était loin d’avoir la même envergure que les créneaux de l’aviation civile et de la défense. La division santé ne représentait qu’environ 5 % des revenus (193 millions) de l’entreprise au cours de l’exercice ayant pris fin le 31 mars dernier.

En comparaison, le chiffre d’affaires total de CAE s’est élevé à 4,2 milliards.

« Nous voyons la transaction d’un bon œil, car nous considérons le segment [la santé] comme non essentiel compte tenu de ses faibles marges », a souligné James McCarragle, de RBC Marchés des capitaux, dans une note envoyée à ses clients.

L’analyste estime que l’entreprise québécoise a obtenu un prix « juste » qui valorise CAE Santé à environ 11,7 fois son bénéfice d’exploitation. À la Banque TD, l’analyste Tim James accueille favorablement la vente étant donné que la profitabilité de la division a souvent été « volatile ».

Malgré la pandémie de COVID-19 qui a temporairement secoué l’aviation civile, les dernières années ont été chargées au sein de la multinationale en matière de croissance. Elle a réalisé pas moins de neuf acquisitions depuis 2020. Elle a notamment mis la main sur la division de formation des pilotes militaires de L3 Harris pour plus de 1 milliard US et des activités aériennes de Sabre pour environ 400 millions US.

CAE doit présenter ses résultats du deuxième trimestre le 14 novembre prochain.