(Ottawa) Météomédia et son penchant anglophone, The Weather Network, ne peuvent toujours pas envoyer d’alertes météo à partir de leur application mobile depuis qu’une « cyberattaque malveillante » a perturbé certains de leurs services, mais le système En Alerte demeure fonctionnel si nécessaire.

Le système qui envoie des notifications d’urgence sur les cellulaires lorsque des conditions météorologiques dangereuses sont imminentes fonctionne, a assuré Pelmorex, la société mère des deux services météorologiques.

« Les opérations du système En Alerte, dont Pelmorex est le fournisseur technique, n’ont pas été touchées et le système continue de fonctionner comme prévu », a réitéré Météomédia dans un communiqué publié sur X vendredi soir.

« Il est important de noter que notre infrastructure technique En Alerte fonctionne de manière indépendante et que les autorités gouvernementales autorisées peuvent continuer à émettre des alertes si nécessaire. »

En Alerte permet de diffuser des avertissements d’urgence sur les téléphones mobiles, ainsi que sur les stations de radio et de télévision, lorsqu’une tornade, un orage majeur ou tout autre phénomène météorologique extrême est imminent.

Depuis lundi, certains services de Météomédia et de son penchant anglophone fonctionnent par intermittence en raison d’une cyberattaque, que Pelmorex a d’abord qualifiée d’« incident de cybersécurité ». Quatre jours plus tard, les deux sites ne fournissent toujours pas de données météorologiques complètes.

« Nous avons engagé des experts en cybersécurité afin d’enquêter et de rétablir nos services en toute sécurité. Plusieurs de nos services sont déjà rétablis et les Canadiens peuvent s’attendre à un rétablissement progressif de nos informations météo et services au cours des prochains jours », a ajouté Pelmorex, notant que l’utilisation de ses plateformes demeure sécuritaire.

Pelmorex a indiqué plus tôt cette semaine que l’attaque dont elle était la cible était un « incident de cybersécurité associé à un tiers prestataire de logiciels », mais n’a pas donné plus d’explications à ce sujet, notamment le nom de ce fournisseur ou le type d’attaque.

Vendredi, l’entreprise a directement confirmé que cet « incident » était en fait une « cyberattaque malveillante ».

Pelmorex dit avoir alerté les autorités compétentes à propos de l’attaque.

Dans un communiqué publié jeudi soir, le bureau du ministre de la Protection civile, Harjit Sajjan, a fait savoir que le gouvernement fédéral était au courant de l’existence de cette cyberattaque.

« Pelmorex confirme que les capacités d’En Alerte ne sont actuellement pas affectées et continuent de fonctionner comme prévu », s’est réjoui le bureau du ministre dans sa déclaration.

De nombreux incidents au Canada

Plusieurs autres entreprises et organisations gouvernementales canadiennes ont été affectées par des cyberattaques dans les dernières années.

En février, le détaillant de livres Indigo a été affecté par une attaque qui lui a coûté des millions de dollars en pertes de ventes, car il a été incapable de traiter les transactions par carte de débit et de crédit pendant plusieurs jours et n’a rien pu vendre sur son site web pendant des semaines.

En avril, des pirates informatiques russes ont revendiqué une attaque contre un certain nombre d’organisations canadiennes, notamment le bureau du premier ministre, le port d’Halifax et l’aéroport international Pearson.

Le même groupe s’est targué cette semaine d’avoir paralysé certaines pages du site du gouvernement du Québec et des sites de plusieurs autres gouvernements provinciaux et territoriaux d’ailleurs au Canada.

En 2021, Rideau Hall a été frappé par un « cyberincident sophistiqué » qui a permis à quelqu’un d’accéder sans autorisation à ses systèmes informatiques internes.

Le mois dernier, un rapport publié par le Centre canadien pour la cybersécurité prévenait que la cybercriminalité organisée, principalement de la Russie et, dans une moindre mesure, de l’Iran « constituerait très probablement une menace à la sécurité nationale et à la prospérité économique du Canada au cours des deux prochaines années ».