(Montréal) Le parc éolien Apuiat, situé sur la Côte-Nord, a obtenu un financement de 608 millions pour assurer la construction du projet de 200 mégawatts (MW) détenu à parts égales par Boralex et ses partenaires des communautés innues.

Dans un contexte d’accès plus difficile au crédit en raison de la hausse des taux d’intérêt, l’annonce démontre qu’il y a encore un appétit de la part des investisseurs pour financer des projets d’énergie renouvelable, souligne le chef des finances de Boralex, Bruno Guilmette, en entrevue. « Ce genre de projet là attire toujours un intérêt marqué des prêteurs. Ce n’est pas le cas pour l’ensemble des projets ou des industries. »

Avec cette annonce, Apuiat a réussi à sécuriser un financement à long terme. La ronde de financement comprend un prêt de construction de 463,5 millions. Une fois la construction terminée, il sera converti en prêt à terme et amorti sur une période de 25 ans. « C’est long pour le marché habituel. Je vous dirais que c’est positif pour nous. »

M. Guilmette souligne que 75 % du prêt à 463,5 millions est à taux fixe, ce qui démontre l’approche « prudente » de l’entreprise.

Avec l’obtention de ce financement, Boralex n’aura pas besoin d’émettre d’actions pour financer le projet.

Lors des plus récents résultats trimestriels publiés en août, Boralex disposait de 313 millions en liquidités disponibles. La direction avait indiqué être en mesure de financer ses projets de croissance au cours de la prochaine année sans émettre de nouvelles actions, à moins d’une importante acquisition.

La ronde de financement annoncée vendredi ne change rien à ce portrait, qui tenait compte d’Apuiat, précise M. Guilmette en entrevue.

Le financement comprend également une tranche de 142,7 millions de crédit à court terme pour financer des dépenses qui seront éventuellement remboursées par Hydro-Québec, souligne l’analyste Rupert Merer, de Financière Banque Nationale. « Ça va réduire les capitaux nécessaires à court terme, ce qui rend la structure du financement plus efficace. »

Autre particularité du prêt, il comprend un produit dérivé pour couvrir la variation des taux d’intérêt. Les « remises vertes » de cet instrument financier sont liées à la performance ESG, notamment l’implication des communautés innues et des critères de santé et sécurité. « C’est la deuxième fois que Boralex inclut des critères ESG dans son financement », note M. Guilmette.

Desjardins agit à titre de chef de file du syndicat bancaire qui finance le projet. Il comprend des institutions internationales, notamment la Banque de développement de la Corée du Sud.

Les travaux ont commencé au printemps. Boralex anticipe la mise en service au cours de la deuxième moitié de l’année 2024.

L’action de Boralex est demeuré stable en hausse de 1 cent, ou 0,01 %, à 31,77 $ vendredi à la Bourse de Toronto.