En train de préparer le déploiement de nouveaux satellites, le spécialiste montréalais des données sur les gaz à effet de serre GHGSat récolte 60 millions (44 millions US) pour asseoir sa croissance et accélérer la commercialisation de ses solutions.

Ce troisième cycle de financement, qui sera annoncé ce jeudi, fait passer à 170 millions (126 millions US) l’argent récolté depuis sa fondation, en 2011.

« On a le vent dans les voiles, malheureusement à cause des changements climatiques, résume le président-directeur général de GHGSat, Stéphane Germain, au cours d’un entretien téléphonique. On nous sollicite de plus en plus parce que les gens veulent comprendre ce qu’il faut faire pour réduire les émissions de GES. »

Les satellites en orbite de l’entreprise permettent à une multitude d’entreprises, comme des pétrolières, des gestionnaires de site d’enfouissement et des minières, de rapidement savoir s’il y a des « fuites d’émissions » afin de les colmater le plus rapidement possible.

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Stéphane Germain, président-directeur général de GHGSat

« Nous pouvons localiser la fuite et identifier l’équipement défectueux, souligne M. Germain. L’exploitant du site ne part pas de loin et peut agir plus rapidement pour colmater la fuite et réduire les émissions. »

L’an dernier, les satellites de l’entreprise québécoise ont permis, notamment, de détecter davantage d’émissions de méthane, notamment la plus importante fuite de l’année, observée à la mine de charbon de Raspadskaya, en Russie.

Investisseurs connus

Ce sont des investisseurs bien connus qui épaulent financièrement GHGSat. Le Fonds de solidarité FTQ, la Banque de développement du Canada, Investissement Québec – le bras financier de l’État québécois –, Climate Investment et le Japan Energy Fund participent au tour de financement en injectant des capitaux, tandis que la Banque de Montréal joue le rôle de prêteur.

« Nous avons un objectif plus large en matière de financement, mais nous voulons y aller progressivement », affirme M. Germain, qui préfère ne pas s’avancer sur la cible de son entreprise.

GHGSat compte actuellement huit satellites commercialement déployés. Trois autres devraient venir accroître l’empreinte de cette constellation d’ici Noël. Quatre lancements sont également prévus l’an prochain, ce qui fera passer à 16 le nombre de satellites en orbite.

« Chaque satellite peut couvrir la Terre en entier », rappelle le président-directeur général de l’entreprise.

Parallèlement aux satellites, GHGSat dit tabler sur de nouvelles solutions de détection des GES. Il faudra patienter avant d’avoir une idée de ces nouvelles initiatives. Interrogé sur cette question, M. Germain a dit que plus de détails seraient dévoilés au cours des « prochains mois ».

Au cours des deux dernières années, GHGSat affirme avoir « permis d’atténuer » des émissions équivalant à 5,6 millions de tonnes de dioxyde de carbone émanant de complexes industriels situés aux quatre coins du monde. Cela représente 1,2 million de véhicules de promenade qui circulent pendant un an, selon l’entreprise.