La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a révisé à la baisse, mardi, ses prévisions de bénéfices pour l’exercice en cours, en affichant des profits et revenus en baisse pour son deuxième trimestre, dans un environnement économique morose.

Le plus grand chemin de fer au pays mise désormais sur un bénéfice ajusté stable, ou en légère baisse, pour son exercice 2023. Il s’attendait, il y a trois mois, à une croissance d’environ 5 %.

La plus faible demande des clients et les interruptions attribuables aux incendies de forêt avaient notamment eu un impact sur le service de fret, particulièrement en ce qui a trait aux conteneurs, au pétrole brut, aux exportations de céréales et aux produits forestiers, a souligné le Canadien National (CN).

Mais la cheffe de la direction, Tracy Robinson, a assuré que l’objectif de la société d’accélérer sa croissance rentable jusqu’en 2026 et au-delà était toujours sur la bonne voie.

« Les indicateurs fondamentaux à plus long terme restent solides. Les occasions de croissance sont réelles », a-t-elle indiqué aux analystes lors d’une conférence téléphonique, notant que les mesures de ponctualité, de sécurité et de vitesse s’étaient toutes améliorées à partir de 2022.

Cependant, il y a « un peu plus de faiblesse sur le front économique », ce qui signifie que les expéditions globales continueront probablement de diminuer tout au long de l’année, a poursuivi Mme Robinson. Une demande plus faible, en particulier pour le fret par conteneurs, se poursuivra probablement en 2024, a-t-elle ajouté.

Ces prévisions contrastent avec les perspectives ensoleillées offertes par la cheffe de la direction trois mois plus tôt, même si plusieurs s’attendaient à ce que l’économie soit en contraction pendant une grande partie de l’année.

Une grève d’environ deux semaines des débardeurs de la Colombie-Britannique, plus tôt ce mois-ci, a interrompu les flux de fret via les terminaux de la côte ouest, ce qui a aggravé les problèmes de demande.

Cette perturbation aura un « impact mineur » sur les bénéfices du trimestre en cours, a estimé le directeur du marketing du CN, Doug MacDonald. Il a prévu qu’il faudrait huit semaines pour récupérer l’arriéré causé par le conflit de travail.

Pour le deuxième trimestre clos le 30 juin, le CN a affiché un bénéfice net du deuxième trimestre de 1,17 milliard, en baisse de 12 % par rapport à celui de 1,33 milliard de la même période un an plus tôt.

Ses revenus pour le trimestre clos le 30 juin ont diminué de 7 % à 4,06 milliards, alors qu’ils s’étaient chiffrés à 4,34 milliards lors de la même période l’an dernier.

Sur une base ajustée, le profit par action du CN a glissé de 9 % à 1,76 $, par rapport à celui de 1,93 $ du deuxième trimestre l’an dernier. Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté par action de 1,82 $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.