(New York) Le conglomérat industriel américain 3M a enregistré une lourde perte de 6,8 milliards de dollars au deuxième trimestre à la suite d’un accord destiné à mettre fin à des poursuites pour contamination d’eau potable aux États-Unis.

Le groupe a accepté en juin de verser jusqu’à 12,5 milliards de dollars dans le cadre des poursuites engagées par plusieurs réseaux publics de distribution d’eau potable pour la contamination par les PFAS, des composants chimiques baptisés « polluants éternels ».  

Cet accord, qui doit encore être validé par un juge, prévoit le versement de sommes sur treize ans, entre 2024 et 2036.

« Comme nous l’avions indiqué, nous avons enregistré sur le deuxième trimestre une charge de 10,3 milliards de dollars », a expliqué mardi Mike Roman, PDG du groupe, lors d’une audioconférence avec des analystes.

Le groupe a fait part de son intention de sortir complètement de la production de tous types de PFAS d’ici fin 2025.

M. Roman a précisé par ailleurs qu’une « médiation confidentielle » était en cours dans le cadre de poursuites liées à des bouchons d’oreilles défectueux à usage militaire. Sans autre détail.

Au 30 juin 2022, le groupe faisait face à environ 235 000 plaintes concernant ce produit, accusé par certains de ne pas avoir suffisamment protégé contre les pertes d’audition.

Sur le deuxième trimestre, le chiffre d’affaires de 3M – qui produit notamment du ruban adhésif, des blocs-notes, des masques de protection respiratoire – a reculé de 4,3 % à 8,32 milliards de dollars.

La perte par action ressort à 12,35 dollars, mais, hors éléments exceptionnels, c’est un bénéfice de 2,17 dollars.

Fort de ses « solides » performances en faisant abstraction de la lourde charge trimestrielle, la direction a revu à la hausse les prévisions pour l’exercice en cours avec un bénéfice net par action attendu entre 8,60 et 9,10 dollars (8,50 à 9 dollars auparavant).

L’action a terminé la séance de mardi à la Bourse de New York en hausse de 5,33 % à 109,83 dollars.