(New York) L’avionneur américain Boeing a accusé une perte au deuxième trimestre, mais moins importante que ne l’anticipaient les analystes, et a confirmé mercredi ses prévisions pour l’ensemble de l’année.

« Nous continuons de progresser de manière constante vers notre redressement », a assuré Dave Calhoun, patron du groupe, dans un message aux employés. « Vous verrez que nous sommes sur le bon chemin pour restaurer notre force opérationnelle et financière ».

La perte nette s’est établie à 149 millions de dollars, quand les analystes tablaient sur une perte de 212 millions. Mais un an plus tôt, le groupe affichait un bénéfice de 193 millions.

C’est le quatrième trimestre d’affilée que Boeing affiche une perte, mais elle est bien moindre qu’au premier trimestre (425 millions).

Rapportée par action et hors éléments exceptionnels – référence pour les marchés –, la perte ressort à 25 cents. C’est également mieux que les anticipations.

Côté chiffre d’affaires, l’avionneur a surpassé le consensus avec 19,75 milliards de dollars entre avril et juin (+18 % sur un an).

L’action progressait de 6 % à 226,96 dollars à 10 h 30 (heure de l’Est) à la Bourse de New York.

« Boeing a franchi plusieurs étapes cruciales au deuxième trimestre, tout particulièrement en matière de trésorerie », a relevé Peter McNally, de Third Bridge, dans une note.

« La mise en œuvre de Boeing s’est améliorée et il faudra que cela continue dans cette voie pour atteindre une rentabilité durable », a-t-il relevé.

Hausse de cadence

Boeing table toujours pour l’année sur une trésorerie d’exploitation comprise entre 4,5 et 6,5 milliards de dollars et sur des liquidités disponibles entre 3 et 5 milliards. Des données particulièrement scrutées par les experts.

« Nous avons confiance dans le fait que nous allons atteindre 10 milliards de dollars de liquidités disponibles en 2025-2026 », a indiqué Brian West, directeur financier, lors d’une audioconférence avec des analystes.  

Boeing a également confirmé ses objectifs de livraisons pour l’année : 400 à 450 appareils pour le 737 et 70 à 80 pour le 787.

La cadence de production mensuelle du 737 continue d’augmenter pour atteindre bientôt 38 appareils (contre 31 auparavant), avec toujours l’intention de la porter à cinquante par mois à horizon 2025-2026. Pour le 787, le projet est de passer à dix à même échéance (5 par mois à fin 2023).

Mais le groupe a fait face, comme les industriels de nombreux secteurs, à des problèmes d’approvisionnement et de logistique, a souligné M. Calhoun dans son message.

« Nous allons rester dans un monde avec des contraintes d’approvisionnement dans le proche avenir », a-t-il précisé aux analystes.

Dans un entretien mercredi à la chaîne CNBC, il a expliqué que les écueils d’approvisionnement « disparaissaient » progressivement, ce qui tombe bien car le groupe a signé des contrats importants ces dernières semaines.

« En ce moment, nous sommes intégralement concentrés sur l’amélioration marquée de notre performance opérationnelle, y compris les livraisons, les résultats, les marges et la liquidité. Autant de choses qui vont progresser au fil de 2023 et, bien que des défis perdurent, nous allons dans la bonne direction », a relevé M. West auprès des analystes.

Boeing a reçu au cours du trimestre 460 commandes nettes pour sa branche aviation commerciale, dont 220 pour Air India et 39 pour Riyadh Air, et a « sécurisé » jusqu’à 300 de son 737 MAX avec Ryanair. Le chiffre d’affaires de cette branche a bondi de 41 % sur un an.

« Comme attendu, [la branche] aviation commerciale est en perte […] mais la marge opérationnelle continue de se rapprocher de l’équilibre », a souligné M. McNally.

Dans la branche Défense, Espace et Sécurité, plusieurs charges ont affecté le résultat : 257 millions de dollars à cause du retard du premier vol habité de la capsule spatiale Starliner, 189 millions pour l’avion d’entraînement militaire T-7A Red Hawk en prévision de surcoûts éventuels et 68 millions au titre du programme du drone ravitailleur MQ-25 à cause de retards.

Son carnet de commandes atteignait 440 milliards de dollars fin juin.