(Paris) Airbus a vu son bénéfice net chuter de 20 % sur un an à 1,53 milliard d’euros au premier semestre, toujours marqué par les difficultés de ses fournisseurs qui contrarient sa montée en cadence, a annoncé mercredi l’avionneur européen.

Le chiffre d’affaires du constructeur aéronautique, qui a réussi à livrer 316 avions commerciaux entre janvier et juin contre 297 lors de la même période l’année dernière, a en revanche progressé de 11 % à 27,7 milliards d’euros.

« Le chiffre d’affaires généré par les activités avions commerciaux d’Airbus a progressé de 16 % sous l’effet de l’augmentation des livraisons », a souligné la société dans un communiqué.

La division Airbus Helicopters a quant à elle vu son chiffre d’affaires progresser de 16 % à la faveur d’une augmentation des livraisons à 145 unités, 30 de plus qu’au premier semestre 2022.

Le chiffre d’affaires d’Airbus Defence and Space a subi une baisse de 8 %, a détaillé Airbus, une contre-performance « essentiellement due aux retards » dans des programmes spatiaux et à un étalement des livraisons d’appareils militaires.

L’entreprise s’est félicitée d’avoir engrangé 1044 commandes nettes d’avions commerciaux au premier semestre, dont plus de 800 au salon du Bourget en juin. Cela permet déjà à Airbus de s’approcher des totaux annuels de 2022 (1047) et de 2019 (1048), le record datant de 2014 (1590).

« Nos différents secteurs d’activité ont bien progressé dans un contexte opérationnel encore complexe », a résumé le président exécutif d’Airbus, Guillaume Faury, allusion aux problèmes d’approvisionnement et de pénuries de main-d’œuvre.

Au 30 juin, le carnet de commandes de l’avionneur s’élevait à 7967 appareils, dont 6740 de la famille A320, un « record » qui mène Airbus à « continuer à se concentrer sur la hausse de la production », a ajouté M. Faury lors d’une conférence de presse téléphonique.

Mais « nos livraisons continuent à dépendre du rythme de quelques fournisseurs cruciaux. Nos équipes continuent à travailler de près avec eux pour anticiper, empêcher et atténuer les perturbations, autant que possible », a-t-il concédé.

Après l’annonce mardi par le motoriste Pratt & Whitney de problèmes d’usure prématurée, M. Faury a remarqué qu’il s’agissait de moteurs produits entre fin 2015 et le troisième trimestre 2021, et que cela n’avait « pas d’impact sur les livraisons actuelles ».

M. Faury ne s’est en revanche pas avancé sur d’éventuelles conséquences « en 2024-2025 », alors que l’entreprise américaine va devoir produire des pièces de rechange pour les moteurs affectés en même temps que pour les réacteurs des avions neufs.  

Les moteurs PW1100 en question équipent près de 40 % des A320neo.  

Airbus a confirmé mercredi tous ses objectifs annuels pour 2023, dont la livraison de 720 appareils.

Il a aussi confirmé son intention de livrer à l’horizon 2026 75 exemplaires mensuels de ses monocouloirs vedettes, les A320 et A321, ce qui est « en bonne voie ».

« Cet objectif […] constitue désormais le principal point de référence pour le groupe et pour la chaîne d’approvisionnement », a précisé Airbus, qui ne mentionne plus l’ambition intermédiaire de parvenir à 65 appareils de la famille A320 d’ici à la fin de 2024.

« Nous continuerons d’apporter les ajustements tactiques nécessaires à la planification de la production », a ajouté l’entreprise qui a inauguré il y a deux semaines une nouvelle chaîne de montage de ces appareils A320 dans son fief de Toulouse.

Du côté des gros porteurs, Airbus « vise toujours une cadence de quatre avions par mois pour l’A330 en 2024 et de 9 pour l’A350 fin 2025 ».