Le constructeur de voiturettes-aspirateurs et petits balais de rue Exprolink se prépare à une nouvelle étape de sa croissance avec une nouvelle usine à Saint-Bruno-de-Montarville, sur la Rive-Sud. L’entreprise aura les moyens de ses ambitions pour répondre à une demande croissante pour les versions électrifiées de ses produits.

Ce projet, sur lequel travaille l’entreprise, verra le jour grâce à un appui de 9 millions émanant d’Investissement Québec (IQ), le Fonds de solidarité FTQ et Export et développement Canada. Le bras financier de l’État québécois consent un prêt sans intérêt de 4 millions tandis que les deux autres organisations injectent conjointement 5 millions dans le capital-actions d’Exprolink.

« Électrique ou diesel, tout se fera sous le même toit [un site de 50 000 pieds carrés], affirme son président Jean Bourgeois. C’est un beau projet. On aura l’empreinte pour livrer dans les bons délais. Nous pourrons faire cinq fois le chiffre d’affaires. »

Les détails seront annoncés ce mercredi. L’usine devrait démarrer en janvier prochain. En plus d’avoir électrifié quatre de ses modèles, le constructeur de véhicules vocationnels a également bouclé l’acquisition de l’espagnole Excelway. L’objectif de cette transaction consistait à mettre la main sur des actifs étrangers pour rapatrier la production en territoire québécoise.

Après des mois de travail, cela sera finalement chose faite. Il ne s’agissait pas uniquement d’acheter un rival dans le créneau des véhicules multifonctions, explique M. Bourgeois.

« Il fallait rajeunir certains aspects des modèles et les adapter au marché nord-américain, dit-il. Dans un cas, on a changé le moteur d’un modèle. C’est en quelque sorte américaniser la propriété intellectuelle d’un concurrent. Cela accélère le développement de notre portefeuille de produits. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Jean Bourgeois est président d’Exprolink. Il est accompagné de Louis-Martin Durand (à droite), vice-président aux ventes et à l’ingénierie.

Avec une nouvelle usine de production, Exprolink estime qu’elle sera bien outillée pour faire face à une demande croissante pour les versions électriques de ses produits. Lentement mais sûrement, les organisations publiques et les entreprises font le saut. En 2024, plus de 40 % du chiffre d’affaires sera réalisé en vendant des voiturettes-aspirateurs, balais de rue et autres véhicules alimentés à l’électricité.

« Nos clients commandent entre un et cinq modèles électriques et après ça, ils accélèrent leur conversion. On sent que nous sommes devant une courbe [ascendante] importante. Quand on regarde notre carnet de commandes, la demande pour l’électrique est en croissance. »

L’intérêt des clients augmente, mais ceux-ci doivent délier les cordons de la bourse. Il en coûte en moyenne 50 % de plus pour se procurer une version électrifiée d’un véhicule vocationnel construit par Exprolink. Ceux-ci ne sont pas admissibles aux subventions offertes par le programme Écocamionnage, qui subventionne les entreprises qui adoptent des technologies vertes.

M. Bourgeois ne s’en cache pas, il s’agit d’un « frein » pour certains clients potentiels. Il aimerait voir Québec élargir les critères d’Écocamionnage, sans toutefois se bercer d’illusions.

En savoir plus
  • 60 personnes
    Effectif d’Exprolink
    Source : exprolink
    200
    Véhicules livrés par l’entreprise depuis le début de l’année
    Source : exprolink