Air Canada a retardé ou annulé près de 2000 vols au cours de la longue fin de semaine de la fête du Canada, une situation qui, selon un expert, pourrait être un avant-goût de problèmes à venir pour les passagers.

Environ la moitié de tous les vols de la plus grande ligne aérienne du pays – y compris ceux de sa division Air Canada Rouge et de son partenaire régional Jazz Aviation – ont été touchés de samedi à lundi, selon les chiffres du service de suivi FlightAware.

Les 1965 retards et annulations de vols contrastent avec les chiffres de certains autres transporteurs canadiens comme WestJet, Air Transat et Flair Airlines, qui ont enregistré de plus faibles niveaux de perturbation.

Il s’agit en outre d’une légère augmentation par rapport au week-end précédent, alors qu’une pénurie imprévue de contrôleurs de la circulation aérienne à Nav Canada avait gêné les plans de milliers de personnes.

Des publications et des photos de files d’attente sinueuses et de terminaux bondés dans les aéroports de Toronto et de Montréal ont été partagées sur les médias sociaux au cours des derniers jours, alors que les passagers exprimaient leur frustration face aux décollages tardifs et au service à la clientèle.

« C’est une mer de personnes et de chaos à l’aéroport de Montréal cet après-midi », a indiqué, lundi soir, le passager Andrew Holland dans un message sur le réseau Twitter.

« Sacs égarés, vols retardés et énormes files d’attente pour les taxis. Cela fait passer l’expérience à (l’aéroport) Pearson à Toronto la semaine dernière pour un pique-nique. »

Air Canada a souligné que le secteur du transport aérien vivait maintenant son pic estival, avec plus de 140 000 clients embarquant quotidiennement dans les avions de la compagnie aérienne.

« Notre priorité absolue est de garantir que tout le monde voyage en toute sécurité, même si cela nécessite plus de temps », a affirmé dans un courriel le porte-parole Peter Fitzpatrick.

Les horaires de vol gonflés et la diminution du nombre d’avions de secours jouent un rôle dans les problèmes, a souligné John Gradek, qui enseigne au programme de gestion de l’aviation de l’Université McGill, ajoutant que les données sur les perturbations montrent une augmentation.

« Il y a beaucoup de gens qui volent, les avions sont pleins et il y a très peu de fiabilité opérationnelle ou de sauvegarde opérationnelle », a observé M. Gradek.

« Si un avion tombe en panne, pour une raison quelconque — des problèmes mécaniques peuvent se produire — il faut réparer l’avion avant le départ. Donc, on prend automatiquement ces retards monstrueux ou on annule. »

Air Canada applique un horaire plus « serré » après l’effondrement des revenus provoqué par les restrictions de voyage liées à la COVID-19, a ajouté M. Gradek. La ligne aérienne opère à environ 90 % de sa capacité de vol d’avant la pandémie.

Le transporteur a fait écho à cette idée, soulignant qu’il pouvait être plus long de se remettre d’un pépin dans un système qui fonctionne au maximum de sa capacité.

« Par exemple, lorsque des orages interrompent nos activités, comme nous l’avons vu au cours du week-end récent dans le nord-est des États-Unis, nous pourrions avoir besoin de plus de temps que prévu pour mettre les avions en position pour leurs prochains vols », a expliqué M. Fitzpatrick.

Il a ajouté que l’effectif d’Air Canada était complet, avec plus d’employés qu’à l’été 2019, malgré le moins grand nombre de vols.