Chaque lundi, nous vous présentons une entreprise qui innove.

L’innovation

Une plateforme, Berrycast, qui permet d’enregistrer et de partager des messages visuels, avec le contenu sur l’écran de l’ordinateur et le visage du narrateur, avec une retranscription textuelle. On y a ajouté une intelligence artificielle capable de résumer le contenu de la vidéo, d’en extraire une liste de tâches et d’envoyer le tout par courriel.

Qui ?

En mars 2005, à l’âge de 19 ans, un entrepreneur de Blainville, Jonathan Léveillé, fonde Openmind Technologies. Cette entreprise informatique se spécialise dans le développement de solutions logicielles sur mesure pour les entreprises.

En 2018 commence le travail sur un nouvel outil, Berrycast, né du constat d’un besoin mal servi : envoyer facilement des vidéos enregistrées à partir de l’écran de son ordinateur, dans lesquelles on peut incruster le visage du narrateur. « Jonathan voulait envoyer une vidéo, il fallait l’enregistrer, la lier, le format était trop gros, c’était hyper compliqué », explique Jean-Christophe Dubé, qui s’est joint à l’aventure en 2019 et est devenu par la suite le directeur du projet Berrycast.

Openmind compte aujourd’hui 62 employés, dont 5 affectés à Berrycast. La plateforme compte quelque 65 000 utilisateurs répartis dans 210 pays.

Le produit

Berrycast est destiné aux gestionnaires de projet qui veulent faire un exposé clair et rapide à leurs clients. Il s’agit en quelque sorte d’enregistrer l’équivalent d’une vidéoconférence sur laquelle s’affiche le contenu de l’écran, tout en voyant en mortaise le visage et en entendant la voix du gestionnaire. Avec Berrycast, l’enregistrement génère un lien qui peut être facilement partagé, permettant au destinataire de revoir la vidéo au moment qui lui convient le mieux.

Lancé peu avant la pandémie, Berrycast « a eu une croissance explosive », résume Jean-Christophe Dubé. « On s’est retrouvés avec beaucoup d’utilisateurs, des étudiants, des designers, des responsables d’entreprise, des gestionnaires de projet. »

En association avec Microsoft Azure, on a ajouté par la suite une fonction de retranscription textuelle. Quand ChatGPT-3.5 est apparu en novembre, on a sauté sur l’occasion d’y intégrer une capacité de synthèse, lancée ce printemps. Berrycast peut maintenant offrir un résumé de ce que le narrateur a dit et extraire une liste de tâches à effectuer.

« Ça utilise la transcription de la vidéo, ça fonctionne super bien, dit M. Dubé. Le résumé et les “to-do” s’affichent sur le côté de la vidéo, c’est très rapide et ça évite d’avoir à se taper toute la vidéo. »

Le résumé et les tâches extraites sont validés par un humain qui y inscrit son approbation. La Presse l’a essayé et le résultat ainsi que la facilité d’utilisation sont effectivement impressionnants.

Berrycast, qui est ce qu’on appelle un SaaS (Software as a service ou « logiciel en tant que service » en français) pour Windows et macOS, est offert en trois abonnements. Pour 5 $ par mois, on peut enregistrer et partager des vidéos en nombre illimité. Pour 12 $, on peut y ajouter les logos et couleurs de l’entreprise. Pour 30 $, la nouvelle formule, on a accès aux résumés et à l’extraction des tâches à effectuer par l’intelligence artificielle.

Les défis

Étonnamment, pour un produit à la fine pointe de la technologie comme Berrycast, ce n’est pas le développement qui est nommé d’emblée comme la principale difficulté. « La technologie évolue tellement vite que ça devient de plus en plus facile de tout faire, explique M. Dubé. Notre firme, à la base, est forte en développement. »

Non, c’est plutôt la détermination du marché qui a été le principal défi. « On s’est trompés, avoue le directeur. On pensait aux professeurs et quand l’été est arrivé, ils sont tous partis. On a visé plusieurs cibles et, quand la margarine est trop étalée, tu en viens à un point où il n’y en a plus. »

La décision finale a été de présenter Berrycast comme un outil pour les gestionnaires de projet « que d’autres personnes utiliseront ».

L’avenir

On prévoit, dans un avenir encore indéterminé, faire de Berrycast une entreprise à part entière, qui pourrait attirer du financement et « aller chercher un marché plus grand », précise M. Dubé.

On veut pousser plus loin l’utilisation de ChatGPT pour rendre les transcriptions plus cohérentes. « On passe la transcription dans l’intelligence artificielle en lui demandant de la revisiter. Ça devient plus lisible. »

Comme toute bonne entreprise techno, les idées déferlent. « Il y a plein de voies, mais le problème, c’est la validation auprès de nos consommateurs actuels. En ont-ils besoin ? »

Une des voies les plus prometteuses : associer texte et vidéo pour qu’un résumé soit également accompagné des images associées.

Consultez le site d’Openmind