(Toronto) La volatilité du marché a contribué à une augmentation des activités de négociation pour la Banque CIBC, ce qui a stimulé ses revenus au premier trimestre, tandis que le règlement d’une poursuite en justice a fait chuter ses profits.

La CIBC, la première des six grandes banques canadiennes à dévoiler ses résultats pour le plus récent trimestre, a indiqué vendredi que ses marges non commerciales sur les revenus des bénéfices avaient également augmenté au cours du trimestre grâce à la hausse des taux d’intérêt de la banque centrale, tandis que la même tendance conduit à un ralentissement de la croissance des prêts.

« Même si nos pipelines restent stables, nous avons constaté un ralentissement de la croissance des prêts en raison de la baisse de la demande des clients et de notre attitude prudente en matière de risque dans cet environnement », a expliqué le chef de la direction de la banque, Victor Dodig, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Il a ajouté que dans l’ensemble, la banque s’attendait à ce que cette tendance se traduise par une pression accrue sur l’économie, bien qu’il se soit abstenu de prédire une récession pure et simple.

« Bien qu’il existe des zones de vigueur, il existe des incertitudes croissantes en raison des tensions géopolitiques et des pressions persistantes de l’inflation et des taux d’intérêt. Cela aura un impact sur la croissance économique et sur l’activité des clients à court terme », a affirmé M. Dodig.

La banque a prédit que la croissance ralentirait, en particulier dans le secteur immobilier, qui a vu à la fois un ralentissement de la demande du côté du commerce de détail en raison de taux plus élevés et du côté commercial alors que le marché des bureaux montre des signes de tension.

« L’immobilier est calme. Cela ralentira un peu la croissance », a estimé Jon Hountalas, récemment nommé chef de groupe des services bancaires canadiens, notant que la banque serait plus conservatrice dans la façon dont elle accorde des prêts aux nouveaux clients.

« Dans ce type d’environnement, nous allons être un peu plus conservateurs », a-t-il fait valoir.

La CIBC a fait état vendredi d’un profit net de 432 millions, ou 39 cents par action, pour le trimestre clos le 31 janvier, comparativement à un bénéfice net de 1,87 milliard, ou 2,01 $ par action, au premier trimestre précédent.

Ses revenus ont totalisé 5,93 milliards, contre 5,50 milliards au même trimestre l’an dernier.

Le bénéfice ajusté, qui exclut une charge de 1,17 milliard pour régler une poursuite intentée par Cerberus Capital Management, s’est établi à 1,94 $ par action pour le plus récent trimestre, en baisse par rapport à celui de 2,04 $ par action réalisé un an plus tôt.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice de 1,70 $ par action et à un chiffre d’affaires de 5,67 milliards, selon les estimations recueillies par la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

« La CIBC a produit un (solide résultat d’ensemble) qui a surpassé les attentes », a noté l’analyste John Aiken, de Barclays, dans une note.

« Cependant, nous croyons que le marché devrait tempérer son enthousiasme dans une certaine mesure, car les meilleurs résultats que prévu ont été alimentés par des revenus de négociation exceptionnellement élevés et des provisions inférieures aux prévisions », a-t-il souligné.

Les revenus de négociation ont augmenté de 18 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 610 millions. De leur côté, les provisions pour pertes sur créances se sont élevées à 295 millions, en forte hausse par rapport à celles de 75 millions du même trimestre l’an dernier, mais en deçà de ce que les observateurs avaient prévu.

La banque a également indiqué que son ratio des fonds propres de première catégorie s’était établi à 11,6 % au cours du trimestre, malgré le règlement de la poursuite de Cerberus, qui a également été bien accueilli avec les résultats, en général, par les analystes.

« L’essentiel, c’est qu’il s’agit d’un résultat constructif qui élimine les soucis de capitaux et prépare le groupe (des banques) pour la semaine prochaine », a estimé l’analyste Meny Grauman, de la Banque Scotia.