(San Francisco) Snap, la maison mère de Snapchat, a vu son chiffre d’affaires décoller au premier trimestre, à près de 1,2 milliard de dollars, un rebond inattendu pour le réseau social plébiscité par les adolescents, mais qui peine à séduire les annonceurs.

Ses revenus ont ainsi progressé de 21 % sur un an, d’après son communiqué de résultats publié jeudi, un niveau de croissance bien supérieur aux attentes du marché et même à celles de l’entreprise californienne.

Le groupe n’a pas dégagé de profits, mais il a quand même réduit ses pertes à 305 millions de dollars, au lieu de 329 millions à la même période l’année dernière.

« La valeur que nous apportons à notre communauté et à nos partenaires publicitaires s’est traduite par une amélioration des performances financières », s’est félicité le patron Evan Spiegel, cité dans le communiqué.

Il assure que Snap « compte de plus en plus » pour des annonceurs de toutes tailles, grâce à son « audience conséquente, en pleine croissance et qui représente un marché difficile à atteindre », « son environnement sans danger pour les marques » et ses « solutions publicitaires complètes ».

« Je suis optimiste pour Snap depuis longtemps, malgré ses difficultés à générer des revenus », a réagi Jasmine Enberg, de Emarketer.

« Cela a pris du temps, mais le travail acharné que l’entreprise a réalisé dans son activité publicitaire commence clairement à porter ses fruits. Le reste de l’année pourrait être solide », a ajouté l’analyste.

À Wall Street, l’action de Snap décollait de près de 25 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Au printemps dernier, Evan Spiegel, qui a cofondé Snap en 2011, s’était félicité d’avoir atteint les 750 millions d’utilisateurs mensuels, « dont la vaste majorité des 13-34 ans dans plus de 20 pays ».

En ce début d’année, l’application dénombre 422 millions d’utilisateurs quotidiens, soit 8 millions de plus que fin 2023.

Contrairement à Meta (Facebook, Instagram), Snap n’a jamais réussi à gagner suffisamment de recettes publicitaires pour dégager un profit annuel.

En 2022, ses pertes nettes ont triplé à 1,43 milliard de dollars. En 2023, le groupe les a légèrement réduites, à 1,32 milliard.

Après avoir bâti son succès sur les messages, photos, et vidéos éphémères, qui ont été copiés par ses rivaux, et sur les filtres de réalité augmentée, le groupe a entrepris de se diversifier.

Il a notamment lancé Spotlight (des vidéos courtes et divertissantes comme sur TikTok) et une formule sur abonnement payant, Snapchat+, avec des outils exclusifs, dont un assistant d’IA générative.

Le temps passé à regarder des contenus sur Spotlight a augmenté de 125 % en un an, selon le communiqué, et Snapchat+ a dépassé les 9 millions d’abonnés (le triple de l’année dernière).