La montréalaise Marché Goodfood multiplie les initiatives pour l’aider à relancer sa croissance et entend notamment miser davantage sur ses meilleurs clients, c’est-à-dire ceux qui commandent le plus de repas prêts à cuisiner.

L’entreprise lancera dans les prochaines semaines un programme pour ses clients privilégiés (VIP) visant à attirer et fidéliser ceux ayant la plus grande valeur pour l’entreprise. Ce programme sera lancé en partenariat avec un « athlète canadien de renom » installé à Montréal qui agira à titre d’ambassadeur.

Le cofondateur et PDG de Goodfood, Jonathan Ferrari, explique que ce programme cible les clients qui dépensent entre 5000 $ et 10 000 $ par année chez Goodfood.

En conférence téléphonique, le grand patron précise que cette clientèle bénéficiera ainsi notamment d’un service d’assistance téléphonique, mais aussi d’évènements en direct où ils pourront par exemple cuisiner avec la directrice culinaire de l’entreprise, Jordana Rebner.

D’autres éléments doivent s’ajouter au programme durant la prochaine année, mais ces initiatives ont récemment été testées par Goodfood et Jonathan Ferrari soutient qu’elles ont récolté un succès intéressant.

Goodfood mise aussi sur des partenariats avec des restaurateurs afin de permettre à ses clients de commander des « kits de repas » mis au point en collaboration avec le chef de certains restaurants.

Marge record

Goodfood a par ailleurs révélé mardi avoir dégagé une marge bénéficiaire record durant son trimestre de début d’exercice.

Pour la première fois de son histoire, la marge brute a franchi la barre des 35 %.

L’arrêt des activités sur demande, la hausse du prix des produits et la simplification des ingrédients sont tous des facteurs pouvant être associés à la forte amélioration des marges.

Cette performance a été réalisée alors que les revenus ont reculé d’environ 40 % sur un an. Les ventes ont diminué à 47 millions pour les mois de septembre, octobre et novembre, un niveau cependant conforme aux attentes des analystes.

Jonathan Ferrari souligne que c’est le résultat d’une volonté d’attirer et retenir des clients qui requièrent moins d’incitations, « menant à de meilleurs indicateurs de profitabilité ».

La direction a toujours pour objectif de dégager un bénéfice d’exploitation ajusté d’ici la fin février.

La perte nette trimestrielle s’est quant à elle élevée à 12 millions alors qu’elle se chiffrait 22 millions il y a un an. Cette amélioration s’explique notamment par une diminution de la masse salariale et une baisse des dépenses de marketing. Sur une base ajustée, la perte d’exploitation a augmenté par rapport au trimestre précédent pour atteindre 2,3 millions alors que les analystes anticipaient qu’elle demeure stable à 1,9 million.

L’analyste Frédéric Tremblay, chez Valeurs mobilières Desjardins, souligne que le nombre de clients actifs se stabilise après plusieurs trimestres de pertes de clientèle.

Goodfood évalue que le marché des plans de repas hebdomadaires, qui comprend les prêts à cuisiner, les plats préparés et les produits complémentaires, pourrait se chiffrer à environ 3 milliards de dollars au cours des prochaines années et que l’entreprise est en « excellente » position pour conquérir une part « importante » de ce marché.

L’action de Goodfood a cédé 4 cents mardi pour terminer la séance à 55 cents à la Bourse de Toronto.