(Ottawa) Le Tribunal de la concurrence a rejeté une demande du Bureau de la concurrence du Canada visant à empêcher la proposition de 26 milliards de Rogers Communications pour faire l’acquisition de son concurrent Shaw Communications.

La décision du Tribunal permet aux deux entreprises de franchir une étape importante de leur processus de fusion.

Dans un résumé de sa décision rendu public jeudi, le Tribunal affirme que l’achat n’aura pas pour effet d’entraîner une augmentation importante des prix.

L’accord, qui comprend la vente de Freedom Mobile, propriété de Shaw, à Vidéotron, appartenant à Québecor, n’empêcherait probablement pas ou ne réduirait pas la concurrence de manière substantielle, selon la décision.

Québecor a accepté d’acheter Freedom dans le cadre d’une transaction de 2,85 milliards plus tôt cette année.

Les craintes des principaux rivaux de Rogers au Canada, Bell et Telus, ont également été écartées. Ceux-ci disaient qu’ils seraient incapables de concurrencer les deux entreprises fusionnées.

« Le Tribunal a également conclu que le renforcement de la position de Rogers en Alberta et en Colombie-Britannique, de pair avec des initiatives concurrentielles très significatives que Telus et Bell ont déployées depuis l’annonce de la fusion, contribuera vraisemblablement à une hausse de l’intensité de la concurrence dans ces marchés », peut-on lire dans le résumé.

Le Tribunal indique qu’une décision plus détaillée sera rendue dans les deux prochains jours.

Le Bureau de la concurrence a réagi jeudi en fin de soirée aux conclusions découlant de quatre semaines d’audience.

« Je suis très déçu que le Tribunal rejette notre demande de bloquer la fusion entre Rogers et Shaw. Nous évaluons soigneusement les prochaines étapes », a commenté brièvement le commissaire de la concurrence, Matthew Boswell, dans une déclaration écrite.

Tout au long de l’audience, le Bureau de la concurrence a soutenu que le projet d’acquisition réduirait la concurrence sur le marché des télécommunications, entraînerait une hausse des prix, en plus d’un mauvais service.

Rogers Communications et Shaw Communications se félicitent de la décision du Tribunal de la concurrence. Les deux entreprises ont fait savoir qu’elles avaient hâte de travailler avec le ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, qui doit approuver la transaction pour qu’elle franchisse le dernier obstacle réglementaire.

Les deux entreprises ont également remercié le Tribunal pour sa décision rapide, car elles avaient fixé la date de clôture de l’accord au 31 décembre, mais elles ont déclaré vendredi qu’elles avaient prolongé la clôture jusqu’au 31 janvier prochain.

Tout au long de l’audience, le Bureau de la concurrence a fait valoir que la fusion réduirait la concurrence sur le marché des télécommunications et entraînerait une hausse des prix, en plus d’un mauvais service.

Rogers et Shaw ont fait valoir dans le passé que l’entente renforcerait la concurrence et serait bénéfique pour les consommateurs.

Plus tôt cette année, le ministre Champagne a soutenu qu’il ne permettrait pas à Rogers d’acquérir toutes les licences sans fil de Shaw, suggérant que l’approbation finale de la fusion nécessitait des concessions, y compris la vente de Freedom.