La prochaine ligne aérienne qui espère devenir une menace pour le duopole Air Canada-WestJet du pays a pris son envol.

Le vol inaugural de Canada Jetlines a eu lieu jeudi matin, au départ de l’aéroport international Pearson de Toronto, et a pris fin à l’aéroport international de Calgary, où le transporteur a tenu des discours et une cérémonie d’inauguration.

La nouvelle compagnie aérienne en démarrage, dont le siège social est situé à Mississauga, en Ontario, offre un service entre l’aéroport international Pearson de Toronto et l’aéroport international de Calgary deux fois par semaine.

Canada Jetlines se présente comme un « transporteur entièrement canadien axé sur la valeur ». Bien que Toronto-Calgary soit sa seule liaison régulière à l’heure actuelle, le directeur commercial de la compagnie, Duncan Bureau, a indiqué que la compagnie aérienne prévoyait de desservir le marché des voyages d’agrément à la fois au niveau national et transfrontalier, avec des vols vers les Caraïbes et les Amériques.

La société possède actuellement un avion Airbus A320 et en obtiendra un second en décembre. Elle prévoit d’étendre sa flotte à 15 Airbus A320 d’ici 2025, à raison de cinq appareils par an, a indiqué M. Bureau.

Canada Jetlines est la plus récente compagnie aérienne du pays, mais pas la première, à émerger à la suite de la pandémie.

Flair Airlines, établie à Edmonton, a connu une expansion dynamique au cours de la dernière année et demie et dessert maintenant 36 aéroports avec 85 routes et une flotte de 18 avions.

Lynx, située à Calgary, anciennement connue sous le nom d’Enerjet, a été lancée au printemps et a indiqué à l’époque qu’elle espérait exploiter près de 90 vols par semaine sur neuf routes d’ici juin, toutes au Canada.

WestJet exploite également sa propre filiale à bas prix, Swoop, qui a été lancée en 2018 et offre un service vers des destinations au Canada, aux États-Unis, au Mexique et dans les Caraïbes.

Alors que le modèle d’exploitation de ces concurrents insiste sur les bas prix et un service de base sans fioritures, Canada Jetlines veut se distinguer avec un service sur le marché des vols d’agrément haut de gamme, a expliqué M. Bureau.

Il a ajouté être sceptique du modèle commercial utilisé par les soi-disant transporteurs à bas prix comme Flair et Lynx.

« Si vous facturez des tarifs à des prix inférieurs au coût du stationnement de votre voiture à l’aéroport, ce système économique ne fonctionne tout simplement pas et ce n’est pas durable », a illustré M. Bureau.

Des occasions dans la foulée de la pandémie

Canada Jetlines prévoit d’offrir une expérience haut de gamme aux clients, notamment en proposant des heures de départ qui correspondent à la préférence du consommateur par rapport au pilote et des configurations de 174 sièges, au lieu des 180 sièges habituels, pour offrir un confort accru, a précisé M. Bureau.

Sur son site web, Canada Jetlines annonce des tarifs de lancement à partir de 99 $ pour des allers simples entre Calgary et Toronto, pour une durée limitée.

À titre de comparaison, Flair propose des allers simples de Calgary à Toronto pour 49 $, tandis que le même itinéraire commence à 99 $ sur Lynx, et il est aussi possible de prendre un vol d’Edmonton à Toronto pour 59 $ avec Swoop, selon les sites web des entreprises.

Les ravages de la pandémie dans l’industrie aérienne traditionnelle permettent aux compagnies aériennes en démarrage d’obtenir des avions stationnés et inactifs à un bon prix, a expliqué Rick Erickson, un analyste indépendant de l’aviation établi à Calgary.

C’est le cas de Canada Jetlines, car la pandémie a permis à la ligne aérienne d’embaucher des talents disponibles et d’acquérir des avions à faible coût.

« Je pense que ceux qui survivront seront ceux qui ont (le plus de ressources financières). Il faut généralement entre 18 et 24 mois pour que les nouvelles compagnies aériennes commencent à réaliser des bénéfices, donc avec tous ces nouveaux acteurs qui arrivent sur le marché, la question est de savoir qui a “les poches les plus profondes et le meilleur plan d’affaires” », a observé M. Erikson.

M. Bureau a indiqué que Canada Jetlines prévoyait d’offrir un service aux États-Unis au cours des trois prochains mois, même si les offres et les dates officielles n’ont pas encore été annoncées.

Canada Jetlines est une compagnie aérienne indépendante inscrite à la cote de la Bourse Neo.