Encore plongés dans l’incertitude, les employés de Dare à Saint-Lambert dénoncent l’attitude du propriétaire de l’usine des biscuits Whippet qui reporte une fois de plus la fermeture de l’endroit.

Située en banlieue sud de Montréal, l’usine devait mettre la clé sous la porte en août, mais l’entreprise vient de changer son fusil d’épaule sans offrir de nouvel échéancier à la centaine de salariés toujours en poste.

« Les employés ne sont pas contents, souligne Sylvain Gagné, représentant du Syndicat international de travailleurs et travailleuses de la boulangerie, confiserie, tabac et meunerie (BCTM). Ils ont hâte de passer à autre chose. »

Celui-ci affirme que la nouvelle a été annoncée par Dare le 5 juillet dernier. Selon M. Gagné, des salariés avec plusieurs années d’ancienneté au compteur ont choisi de rester en poste afin de toucher leur indemnité de départ au moment de la fermeture qui avait été annoncée en 2019.

« Ils veulent obtenir ces sommes, sinon il n’y aurait plus personne là-bas », ajoute le représentant syndical.

La date fatidique ne cesse d’être repoussée par la société et les travailleurs en ont ras le bol d’attendre. Des salariés, qui ne veulent pas être nommés par crainte de représailles, ont contacté La Presse pour exprimer leur désarroi et écorcher leur employeur.

« Tous les employés sont sous le choc, frustrés de la situation, souligne un travailleur. On essaie de planifier notre avenir, mais une fois de plus on se fait mettre des bâtons dans les roues. Nous sommes une fois de plus dans l’inconnu, sans savoir ce qui se passe. »

M. Gagné indique qu’une rencontre avec Dare est prévue ce jeudi. Responsable des communications au sein de la société, Sydney Dare confirme, dans un courriel, que les activités seront prolongées.

« Nous communiquerons [à nos employés] une nouvelle date de fermeture dès que possible », souligne-t-elle, sans justifier le nouveau délai.

La fermeture de l’usine signifiera la fin des Whippet fabriqués au Québec. Le populaire biscuit à la guimauve et au chocolat avait été créé en 1901 par la biscuiterie Viau. La production doit être déplacée en Ontario.

Ce ne sera toutefois pas la fin de Dare au Québec, qui accroît son empreinte à Sainte-Martine, en Montérégie, où sont fabriqués notamment les biscottes et croûtons de marque Grissol.

L’entreprise devrait ajouter au moins 10 000 pieds carrés (930 mètres carrés) à son usine qui compte quelque 80 syndiqués. Selon le formulaire d’ouverture de chantier, le coût des travaux est estimé à un minimum de 5 millions.

« C’est une super bonne nouvelle, souligne la mairesse de Sainte-Martine, Mélanie Lefort, dans une déclaration. On sait qu’il va y avoir une nouvelle ligne de production qui va fabriquer un nouveau produit. C’est un projet en quelques phases. »

Pour l’instant, Dare n’a pas fourni plus de détails sur ce qui sera produit dans la nouvelle partie de l’usine.

Avec la collaboration d’André Dubuc et de William Leclerc, La Presse

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  • 1963
    Année de l’inauguration de l’usine de Saint-Lambert. Après sa fermeture, elle doit être démolie pour faire place à un lotissement résidentiel.
    la presse