Le patron de Lightspeed est optimiste

Le Panier bleu a une « chance réelle » de succès, selon le grand patron de Lightspeed. Et JP Chauvet soutient qu’il sera déçu si, dans un an, il n’y a pas au moins 1000 commerçants branchés au Panier bleu par l’entremise des logiciels de l’entreprise qu’il dirige.

Le fournisseur montréalais de solutions technologiques pour les commerces est actionnaire du Panier bleu qui doit permettre aux consommateurs de réaliser des achats dès l’automne.

Lancé par Québec il y a deux ans sous forme d’organisme à but non lucratif, Le Panier bleu vient d’être cédé à Agora, une entreprise privée dont les actionnaires sont Desjardins, le Fonds de solidarité FTQ, Investissement Québec et Lightspeed.

« On y croit, sinon on n’aurait pas investi », dit le PDG de Lightspeed. « On ne sait jamais. Il faut essayer. Il y a moyen d’obtenir un côté viral si c’est bien fait », ajoute-t-il.

« Il n’y a personne qui veut acheter sur Amazon. Les gens achètent sur Amazon parce qu’ils ne savent pas qu’un produit existe chez le commerçant local », dit-il.

Vendre en ligne peut être complexe pour un commerçant, affirme JP Chauvet, et le problème au Québec, selon lui, c’est que les commerçants n’exposent pas en ligne tout le stock de leur magasin.

Nous allons intégrer nos plateformes à celle du Panier bleu. On va dire à tous les commerçants que s’ils achètent Lightspeed, ils seront de facto intégrés au Panier bleu. L’avantage de Lightspeed est de rendre disponible en ligne tout l’inventaire du magasin en un seul clic.

JP Chauvet, PDG de Lightspeed

Souvent, précise-t-il, les commerçants ont un site de commerce électronique où est présenté à peine 5 % du stock avec photos et descriptions.

Un effet de réseau sera développé si un nombre suffisamment élevé de commerçants adhère au Panier bleu, soutient JP Chauvet. « Vous n’attirerez pas les consommateurs si vous n’avez pas le contenu. Et si vous n’avez pas la possibilité d’afficher le contenu, vous n’attirerez pas les consommateurs. »

« On va donner notre logiciel gratuitement aux commerçants qui souhaitent se brancher au Panier bleu. Mais ça va venir avec des conditions. Comme par exemple utiliser et payer pour le module de paiements. Au final, le commerçant bénéficiera d’un avantage financier », dit-il en soulignant que les détails seront éventuellement communiqués.

La valeur de la transaction permettant d’acheter Le Panier bleu et la somme injectée par Lightspeed demeurent pour le moment confidentielles.

Investir pour l’avenir

JP Chauvet ne craint par ailleurs pas l’impact d’un ralentissement ou d’une récession sur les activités de Lightspeed. Une récession favoriserait même l’entreprise, selon lui, car ça forcerait les commerçants à faire plus avec moins.

En effet, « 90 % de notre chiffre d’affaires est généré dans le monde physique », rappelle-t-il. Avec les restaurants qui se remplissent à nouveau et les gens qui veulent voyager et consommer, JP Chauvet estime que Lightspeed est positionnée favorablement.

« La pandémie était pire qu’une récession puisque des clients ont été forcés de fermer leur commerce », souligne-t-il. « La COVID-19 fut plus qu’une récession pour nous, ce fut une bombe atomique. Et on a réussi à réaliser une croissance de 40 à 50 % durant la pandémie. On anticipe maintenant une croissance d’au moins 35 à 40 % de nos affaires cette année dans le pire des scénarios », dit JP Chauvet.

On a besoin de vendeurs, de développeurs, de gens dans tous les départements pour réaliser cette croissance. On n’imagine pas avoir à court terme une année sous les 35 % de croissance. On n’arrêtera pas d’embaucher massivement des employés.

JP Chauvet

Pour appuyer son expansion, Lightspeed vient d’investir des millions durant la pandémie afin de rénover et d’agrandir son siège social situé dans la gare Viger, à Montréal.

Pour inciter les employés à revenir travailler en présentiel, attirer de nouveaux talents et favoriser la rétention des employés, l’entreprise offre gratuitement trois repas par jour à ses employés, du café de spécialité, des smoothies et d’autres boissons à volonté. Un restaurant est présentement en construction au rez-de-chaussée pour les employés.

Le coût de ces avantages offerts aux employés est inférieur au coût d’avoir à embaucher encore davantage d’employés qui pourraient décider de partir, explique JP Chauvet.