(Washington) « Nous vous avons laissé tomber » : un haut responsable d’Abbott va présenter ses excuses mercredi aux parents qui sont confrontés depuis des mois à des pénuries de lait pour bébé aggravées par la fermeture d’une usine du groupe américain.

« Nous sommes profondément désolés et nous nous engageons à faire en sorte qu’une pénurie comme celle-ci ne se reproduise plus jamais », a déclaré Christopher Calamari, le directeur général de Abbott Nutrition dans un témoignage préparé en vue de son audition devant une commission du Congrès.  

« Cela prendra du temps » pour regagner la confiance des familles, a-t-il poursuivi tout en soulignant que le groupe faisait tout ce qu’il pouvait pour résoudre cette crise.

Les États-Unis connaissent depuis plusieurs mois une pénurie de lait pour bébé, causée par des problèmes d’approvisionnement et de main-d’œuvre liés à la COVID-19, puis aggravée par la fermeture, en février, d’une usine du fabricant Abbott dans le Michigan, après un rappel de produits soupçonnés d’avoir provoqué la mort de deux nourrissons.

« Nous continuons de croire qu’il n’y a aucune preuve concluante pour lier nos produits » aux maladies infantiles et aux décès imputés à la bactérie Cronobacter sakazakii, qui a été trouvée dans une zone de l’usine d’Abbott à Sturgis.

Il a insisté sur le fait que les échantillons positifs à cette bactérie « ne provenaient pas de zones en contact direct » avec les boîtes de lait pour bébé.

L’usine de Sturgis est l’une des plus grandes usines de préparations pour nourrissons des États-Unis, y compris pour les laits spécialisés utilisés pour les enfants atteints de certaines conditions métaboliques ou allergiques.

L’agence américaine du médicament (FDA) a indiqué de son côté qu’elle avait effectué une série de 24 visites à Sturgis dont la dernière le 18 mars dernier.

Son responsable Robert Califf a reconnu que ses services avaient été lents au démarrage.

Mais il a imputé des problèmes à la COVID-19. La FDA n’a pas pu commencer son enquête avant fin janvier en raison d’employés testés positifs à la COVID-19.

La crise est telle que le président Joe Biden avait annoncé la semaine dernière la mise en place d’un pont aérien et le recours à une loi datant de la Guerre froide pour notamment importer du lait de l’étranger.