Les entreprises québécoises avaient manifestement besoin d’un programme comme Compétivert : en moins d’un an, on a dépassé le budget de 375 millions prévu pour trois ans pour encourager les pratiques écoresponsables.

Lancé par Investissement Québec en mars 2021, Compétivert a déjà été utilisé pour des interventions financières de 379,2 millions en date du 31 mars dernier, pour 103 projets. L’« engouement », comme on le qualifie chez Investissement Québec, a été tel qu’on a fixé une nouvelle cible de 1 milliard d’ici 2024, annoncera-t-on ce mercredi.

« C’est un beau succès », résume en entrevue Guy LeBlanc, PDG d’Investissement Québec. « Avoir lancé Compétivert, ç’a fédéré les gens à l’interne chez nous : quand on parlait de technologies propres, ça portait le nom de Compétivert. Ça sert à la fois à augmenter la productivité, à être compétitifs, et aussi à être verts. Ç’a eu un impact très fort aussi sur le plan des entreprises, et du public à l’externe. »

Le PDG se dit en outre particulièrement fier des sept Classes de maître, qui ont présenté des témoignages d’entrepreneurs et d’experts, vues par quelque 4000 personnes.

Précurseurs et inexpérimentés

Le programme Compétivert offre des prêts avec une certaine flexibilité, comme un moratoire sur le remboursement du capital de 48 mois, ou des prises de participation dans l’entreprise. On a en outre établi une quinzaine de diagnostics de performance environnementale industrielle en collaboration avec le Centre de recherche industrielle du Québec. Ce diagnostic propose une liste d’actions prioritaires à accomplir et des projets d’innovation technologique « rentables et à fort impact ».

La grande majorité des projets concernait des entreprises qui investissaient déjà dans des technologies vertes et qui ont utilisé ce programme pour les améliorer. M. LeBlanc donne les exemples de Pyrowave, spécialisée dans le recyclage du plastique par micro-ondes et qui a agrandi son usine pilote de Salaberry-de-Valleyfield, de Lion Électrique, qui construit des autobus et des camions électriques, et d’UgoWork, qui a mis au point de batteries au lithium-ion pour chariots élévateurs.

L’autre groupe d’entreprises, minoritaire pour la première année de ce programme, ce sont celles « qui sont prêtes à faire le travail, mais n’ont pas l’expertise à l’interne pour le faire », explique le PDG. « C’est là que nous sommes extrêmement utiles, pour les aider, essentiellement à faire de bons diagnostics, par exemple avec leurs eaux usées, les purifier pour les réutiliser. »

Ce sont ces dernières entreprises qu’on va surtout viser pour la suite du programme. « Notre travail des deux prochaines années, et pas seulement des deux prochaines années parce que ça va continuer, c’est convaincre ceux qui n’ont pas encore commencé, les accompagner et les aider à développer des technologies qui sont plus propres. »

Pour le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon, des initiatives comme Compétivert sont incontournables. « Si l’on veut être carboneutres d’ici 2050, il faut multiplier les initiatives comme celle-ci afin d’aider les entreprises à adopter des pratiques écoresponsables », a-t-il déclaré par communiqué.

M. LeBlanc assure qu’il ne s’agit que d’un premier pas. « Ça ne s’arrêtera jamais. Quand on parle d’énergie propre, on parle d’innovation. Il y a toujours façon d’être plus productif et d’être encore plus vert. »

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  • 1,7 milliard
    Valeur totale des projets soumis par les entreprises
    Source : Investissement Québec