Le spectre d’une grève plane chez une filiale d’Airbus qui fabrique le poste de pilotage de l’A220 au Québec. La production de l’avion assemblé à Mirabel pourrait être affectée si les syndiqués de Stelia passent de la parole aux actes.

À la suite de la recommandation de leur syndicat, quelque 200 membres de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) ont unanimement rejeté, dimanche en assemblée, l’offre patronale. Les travailleurs sont aussi dotés d’un mandat de grève dans le but d’accroître la pression sur Stelia.

« On a l’impression de tourner en rond à la table, affirme l’agent d’affaires syndical Éric Rancourt. À écouter l’employeur, c’est comme si le syndicat aurait dû proposer des reculs. C’est complètement farfelu. »

Les négociations entourant le renouvellement du contrat de travail, qui est venu à échéance le 4 décembre dernier, avaient débuté en septembre dernier.

Stelia et Airbus n’avaient pas réagi au résultat du vote, dimanche après-midi. Environ 100 autres travailleurs de Stelia à Mirabel, qui font partie d’une autre unité d’accréditation, fabriquent le fuselage du jet d’affaires Global 7500 de Bombardier.

Cette menace de débrayage survient au moment où Airbus souhaite accélérer la cadence de production de l’A220, la clé pour réduire les coûts de production du programme toujours déficitaire et détenu à 25 % par l’État québécois. Les deux chaînes de montage de l’A220 – Mirabel et Mobile (Alabama) – reçoivent les cabines de pilotage assemblées chez Stelia.

Il y a eu 17 rencontres entre l’employeur et la partie syndicale, selon l’AIMTA. Toutes les demandes salariales du syndicat ont été refusées, d’après M. Rancourt.

« Les représentants de l’employeur n’ont pas l’air de comprendre qu’un conflit viendrait paralyser l’ensemble de la production chez Airbus, dit-il. Cela aurait un impact direct sur son calendrier de livraison. »

PHOTO FOURNIE PAR AIMTA

Les représentants des travailleurs de Stelia ont recommandé à leurs membres de rejeter l’offre patronale.

D’après le syndicat, l’employeur proposait des augmentations salariales de 2 %, 1,75 % et 1,75 % au cours des trois années du contrat de travail. Dans le contexte inflationniste actuel, cette proposition est « inacceptable », selon l’AIMTA. Le syndicat affirme que Stelia souhaitait également voir le régime de retraite à prestations déterminées devenir un REER collectif.

Les travailleurs de Stelia qui fabriquent les postes de pilotage de l’A220 sont d’anciens employés de Bombardier. L’entreprise avait mis la main sur ces activités en plus d’accueillir des travailleurs de l’avionneur québécois quand ce dernier avait vendu sa participation restante dans l’ancienne C Series à Airbus, en février 2020.

Les postes de pilotage sont maintenant assemblés chez Stelia, à Mirabel, dans les Laurentides.

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  • 2009
    Stelia est une filiale d’Airbus créée en 2009. Elle portait le nom Aerolia avant d’adopter celui de Stelia en 2015 lors de sa fusion avec Sogerma.
    source : Stelia