Avec la forte montée des prix de l’énergie en Europe, l’intérêt des entreprises pour un approvisionnement en énergie renouvelable est grandissant, constate le chef de la direction de Boralex.

« Les entreprises ne pensent plus seulement à des contrats d’approvisionnement pour mousser leur contribution ESG, mais elles veulent sécuriser le prix de leur électricité à long terme », a dit Patrick Decostre, grand patron du producteur d’énergie renouvelable de Kingsey Falls, lors d’une conférence visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. « Ça nous donne beaucoup d’occasions. »

Les tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie exercent une pression accrue sur les prix de l’énergie en Europe, mais elles n’expliquent pas à elles seules la pression inflationniste, a souligné M. Decostre.

Par exemple, la société Électricité de France a annoncé une diminution de sa production d’énergie nucléaire alors que trois réacteurs ont des problèmes de corrosion. L’Allemagne se prépare à quitter définitivement la filière de l’énergie nucléaire cette année et a fermé trois de ses six dernières centrales à la fin de l’année dernière. L’augmentation des taxes sur le carbone contribue également à la hausse.

Le dirigeant a d’ailleurs souligné que la flambée des prix dont ont pu profiter « certains parcs » en France a contribué à la hausse du bénéfice d’exploitation au quatrième trimestre. Le bénéfice d’exploitation a augmenté de 23 %, à 74 millions.

Production inférieure aux attentes

Cette augmentation du bénéfice d’exploitation s’est toutefois faite malgré une production d’électricité inférieure de 12 % à ce qui était anticipé.

La production de l’entreprise de Kingsey Falls a progressé de 2 %, à 1492 gigawattheures (GWh), au dernier trimestre. La société a souligné que la production d’énergie solaire et éolienne était inférieure aux prévisions, tandis que la production d’hydroélectricité a été supérieure aux attentes. Les revenus ont ainsi diminué de 1 %, à 192 millions.

Sean Stuart, de Valeurs mobilières TD, croit que les résultats « ne contiennent pas de surprises notables », mais il estime que les résultats opérationnels sont légèrement sous les attentes. « Nous pensons que le consensus s’attendait à une production inférieure en France, mais elle a été compensée par de meilleurs prix et de meilleures marges. »

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires, pour sa part, est en baisse, passant de 25 millions à 17 millions. La société a attribué cette baisse aux impôts et à une augmentation des amortissements.

Au cours du quatrième trimestre, la société a ajouté pour 137 mégawatts (MW) de projets solaires et éoliens en phase préliminaire. « Nous comptons aujourd’hui 3890 MW de projets en développement ou en construction et sommes en excellente position pour pleinement profiter des opportunités de développement grandissantes dans nos marchés cibles », a ajouté M. Decostre.

Le processus d’appel d’offres de l’État de New York pour un projet pouvant atteindre jusqu’à 800 MW d’énergie solaire connaît des retards. Certaines parties du plan d’infrastructure du président Joe Biden sont encore en attente d’approbation, ce qui retarde le processus. La société espère obtenir une réponse en mars pour une soumission qu’elle a déposée en septembre.

La société attend aussi une réponse du gouvernement du Québec cette année pour des appels d’offres de 300 MW d’énergie éolienne et de 480 MW d’énergie renouvelable. M. Decostre a rappelé que Québec avait indiqué que d’autres appels d’offres seraient lancés afin de répondre à la demande croissante d’électricité.

À la fermeture, l’action clôturait en hausse de 29 cents, ou 0,90 %, à 32,57 $.