(New York) Des enquêtes lancées à l’encontre de l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard, en passe d’être racheté par Microsoft, suite à une série d’accusations de discrimination et de harcèlement, s’élargissent, selon des documents judiciaires et des informations de presse.

Une agence de l’État de Californie (DFEH) qui a lancé à l’été dernier une action en justice pour harcèlement sexuel, discriminations ethniques et machisme à l’encontre des femmes du groupe, a demandé fin janvier à avoir accès à toute plainte ou enquête ouverte sur 19 employés de l’entreprise, dont son directeur général.  

L’agence a aussi demandé à avoir accès à tout fichier de police concernant d’éventuelles plaintes déposées à l’occasion des conventions BlizzCon, organisées par Activision, de 2015 à 2019, ainsi qu’aux bureaux de sa filiale Blizzard à Irvine et d’Activision à Santa Monica depuis le 20 juin 2021.  

Le document judiciaire consulté jeudi par l’AFP ne mentionne pas directement les noms des personnes pour lesquelles la DFEH demande des informations, mais il y est indiqué que sont inclus dans la liste le directeur général d’Activision et l’ancien directeur général de Blizzard Entertainment.

Ces requêtes « ne servent aucun but légitime », a réagi une porte-parole d’Activision en soulignant qu’elles portaient « sur des informations sensibles et confidentielles sans limite ni portée pertinente ».   

Il s’agit, selon l’entreprise, d’une « tactique discutable » de la part de la DFEH « pour faire dérailler » la mise en œuvre de l’accord passé avec une autre agence, l’EEOC.  

Cette organisation fédérale a négocié avec Activision la création d’un fonds de compensation des victimes de harcèlement, doté de 18 millions de dollars.

Selon le Wall Street Journal, l’autorité américaine des marchés financiers, la SEC, a aussi élargi sa propre investigation, lancée en septembre pour déterminer si le groupe avait suffisamment communiqué sur les accusations de harcèlement et discrimination dont il fait l’objet.

La SEC a récemment demandé des documents liés à une liste beaucoup plus importante qu’auparavant d’actuels et anciens dirigeants, remontant à plus loin, affirme le quotidien économique.  

Ces nouvelles requêtes sont dévoilées alors que Microsoft a annoncé mi-janvier son intention de racheter Activision Blizzard, l’éditeur de Call of Duty et Candy Crush, pour 68,7 milliards de dollars.