La multinationale de services-conseils en informatique CGI a réjoui ses actionnaires à l’occasion de son assemblée annuelle, mercredi, avec des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu pour commencer son exercice financier 2022.

Les revenus de CGI à son premier trimestre 2022 se sont élevés à 3,09 milliards, en hausse de 2,4 % sur un an, ou de 6,8 % lorsque comparés en devises constantes.

Le bénéfice d’exploitation (BAII ajusté) a atteint 521,5 millions, en hausse de 5,2 % sur un an. Quant au bénéfice net, il s’est élevé à 369,4 millions, ou 1,50 $ par action, en hausse de 12,8 % par rapport au trimestre correspondant en 2021, et 3 % plus élevé que la prévision moyenne de 1,45 $ par action parmi les analystes.

En Bourse, les investisseurs en actions de CGI ont manifesté leur satisfaction en propulsant leur valeur en hausse de 3 %, à tout près de 113 $ en mi-séance, mercredi.

Les actions de CGI ont terminé en hausse de 2,7 %, à 112,30 $, ce qui constitue un nouveau sommet depuis le début d’année très tumultueux en Bourse.

De l’avis de l’analyste Suthan Sukumar, de la firme Stifel Nicolaus Canada à Toronto, « CGI a annoncé des résultats du premier trimestre qui montrent une accélération de la croissance des revenus en devises constantes, avec un bénéfice par action meilleur que prévu grâce à la forte expansion de la marge bénéficiaire en dépit de l’inflation accrue des salaires ».

Dans une note à ses clients-investisseurs obtenue par La Presse, l’analyste souligne aussi que le « rebond de croissance du carnet de commandes de CGI durant le premier trimestre [à 23,5 milliards avec 3,6 milliards de nouveaux contrats] témoigne d’une conjoncture de demande robuste pour les services de technologies de l’information, ce qui augure d’une amélioration des perspectives de croissance organique [interne, excluant fusions et acquisitions] plus forte chez CGI ».

« Solides résultats »

Dans son message aux actionnaires de CGI – parmi eux, les trois quarts de ses 82 000 employés sur le plan mondial –, le président et chef de la direction, George D. Schindler, a souligné que l’entreprise « amorçait l’exercice financier 2022 avec de solides résultats ».

« Nous constatons une accélération de la croissance des revenus, un solide portefeuille de nouveaux contrats signés et une hausse du bénéfice par action de plus de 10 % », a indiqué M. Schindler.

« Par ailleurs, avec un gain net de 6000 employés au cours des 12 derniers mois, notre objectif demeure de générer une croissance des revenus et une hausse du bénéfice par action de plus de 10 % pour l’exercice 2022. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

George D. Schindler, président et chef de la direction de CGI

À cet effet, les hauts dirigeants de CGI ont souligné qu’elle disposait de plus de 2,7 milliards en liquidités facilement accessibles pour poursuivre sa stratégie de croissance rentable, à la fois interne et par fusions-acquisitions (F&A).

Et de cette cagnotte de liquidités disponibles, au moins 1 milliard de dollars sont déjà alignés durant l’exercice 2022 pour la réalisation de projets de F&A dans les principaux marchés métropolitains des 40 pays où CGI fait des affaires.

« Nous observons une stabilisation des évaluations d’entreprises dans le marché des F&A. Dans la foulée de nos récentes transactions aux États-Unis et en Espagne, et celle en attente d’approbation en Australie, nous sommes confiants d’être en bonne position pour réaliser d’autres projets de F&A au cours de 2022 en fonction des objectifs de notre plan d’affaires », a indiqué Julie Godin, vice-présidente du conseil de CGI, lors d’un entretien avec La Presse après l’assemblée des actionnaires.

Place du français

Par ailleurs, en écho à la récente controverse sur la place du français parmi les hauts dirigeants de grandes entreprises ayant leur siège social à Montréal, George D. Schindler estime que le fait qu’un président qui ne parle pas français – comme lui chez CGI – ne veut pas dire que l’entreprise qu’il dirige n’accorde pas d’importance à la langue de Molière.

« Nous menons toujours nos affaires dans la langue locale et nous sommes très fiers de pouvoir le faire. En tant qu’entreprise établie au Québec, c’est important d’avoir des dirigeants qui parlent français et qui mènent les opérations dans cette langue, et c’est ce que nous faisons », a commenté M. Schindler lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne. Interrogée par La Presse sur le même sujet, Mme Godin a essentiellement répété les mêmes propos.

À la tête de CGI depuis 2016, M. Schindler ne parle pas français et ne prévoit pas suivre de cours pour l’apprendre, a-t-il dit. « Ce n’est pas dans les plans de l’entreprise en ce moment. »

Cela dit, même s’il juge « valides » les préoccupations sur le français dans les milieux d’affaires à Montréal, le président et chef de la direction de CGI estime qu’il ne faudrait pas cibler les connaissances linguistiques d’une seule personne à la direction d’une grande entreprise comme CGI. « Je ne vais pas parler 30 langues [le nombre de langues parlées dans les 40 pays où CGI est présente] et je ne vais pas demander à nos gens de le faire. »

Selon M. Schindler, une majorité des clients internationaux avec qui CGI fait des affaires choisissent de communiquer en anglais, et le Québec ne représente que 5 % des activités de la multinationale. Néanmoins, a-t-il souligné, les francophones conservent une forte présence dans les hauts rangs de l’entreprise. M. Schindler cite en exemple Serge Godin, cofondateur et président exécutif du conseil de CGI, sa fille Julie Godin, coprésidente du conseil, ainsi que les postes clés de chef de la direction financière, de chef des opérations et de président des activités canadiennes.

Avec La Presse Canadienne