(Paris) Le géant américain de la distribution en ligne Amazon a annoncé mercredi avoir payé plus de 600 millions d’euros de prélèvements obligatoires en France en 2020, et y avoir réalisé un chiffre d’affaires de 7,3 milliards d’euros.

C’est la troisième année où la multinationale communique sur son imposition : en 2018, elle avait payé 250 millions d’euros, puis 420 millions d’euros en 2019.

Au même titre que d’autres multinationales américaines comme Google, Apple et Facebook (les « Gafa »), Amazon est régulièrement accusée de minorer ses revenus en France pour réduire ses impôts.  

Sur les 600 millions d’euros, environ 310 millions sont des prélèvements directs (impôt sur les sociétés, cotisations patronales ou encore impôts locaux), et le reste correspond à des taxes comme la TVA ou les cotisations sociales.

« Il est important d’adopter une vision d’ensemble, car se focaliser uniquement sur un élément de la fiscalité, tel l’impôt sur les sociétés qui, selon une étude de l’OCDE, représente 4 % environ des recettes fiscales en France, ne donne qu’une vision tronquée de la contribution fiscale des entreprises », a assuré Amazon dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors les chefs d’État et de gouvernement du G20 ont donné le 31 octobre leur feu vert à une grande réforme fiscale, visant à taxer de manière plus équitable les multinationales et à instaurer un taux d’impôt minimal mondial de 15 % à partir de 2023.

À l’occasion de l’Amazon Academy, un évènement dédié aux entrepreneurs du cybercommerce qui s’est tenu mercredi à Paris, la multinationale a aussi communiqué sur son chiffre d’affaires en France en 2020, en hausse de 28 % par rapport à 2019, où il s’établissait à 5,7 milliards d’euros.

Au total, « 13 000 PME (petites et moyennes entreprises, NDLR) françaises vendent leurs produits sur Amazon, et elles ont créé environ 25 000 emplois », a indiqué Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France.

Pendant la pandémie de la COVID-19, de nombreux commerces fermés ont accusé Amazon de profiter abusivement de la situation.  

Le géant du numérique s’est toujours défendu en mettant en avant son rôle dans l’économie française, et avait lancé fin 2020 un programme de formation pour les commerçants désireux de réaliser leur transition numérique. Il a permis de former à ce jour environ 8000 entrepreneurs.