Les applications de soins de santé virtuels se multiplient depuis le début de la pandémie. Près d’un an après son lancement dans les provinces maritimes, PC Santé (PC Health) arrive au Québec. C’est la dernière province où l’application de santé et bien-être des Compagnies Loblaw est lancée.

« On a une nouvelle version pour le Québec, explique Jeff Leger, président de Pharmaprix/Shoppers Drug Mart (Loblaw). On complète notre déploiement avec certains services plus spécifiquement pour les Québécois. On a d’abord choisi de plus petits marchés pour mieux définir les besoins et comprendre comment les systèmes de santé agissent avec la télémédecine. Comme le système de santé est géré par province, on voulait s’assurer que ça satisfait aux besoins de chaque province. »

L’application PC Santé (conçue en collaboration avec le fournisseur de technologie de systèmes d’exploitation dans le domaine de la santé League) permet notamment de clavarder gratuitement avec des infirmiers et diététiciens, de trouver un professionnel de la santé et de suivre des programmes – pour gérer l’anxiété, par exemple – qui permettent d’accumuler des points PC Optimum.

Il est aussi possible de prendre un rendez-vous avec un médecin généraliste ou spécialiste avec le fournisseur canadien de télémédecine Maple, dans lequel Loblaw a investi 75 millions de dollars. PC Santé est aussi une boutique en ligne.

PHOTO FOURNIE PAR LES COMPAGNIES LOBLAW

Jeff Leger, président de Pharmaprix/Shoppers Drug Mart (Loblaw)

Loblaw paye les diététiciens et infirmiers qui fournissent les services. En pleine pénurie de main-d’œuvre, leur recrutement est-il difficile ? « Pour le moment, on n’a pas de difficultés, mais j’ai l’impression que ça pourrait être plus difficile dans le futur », admet Jeff Leger.

Faciliter la navigation du système de santé

L’entreprise réfléchissait à une telle application depuis trois ans. « Avec la pandémie, on a vu l’accélération des besoins en santé mentale, en programmes numériques et applications, dit Jeff Leger. En particulier la télémédecine. C’est la raison pour laquelle on a fait un investissement de 75 millions chez Maple en septembre 2020. On investit en santé depuis quelques années, car on pense qu’on peut aider les gens à leur faciliter l’accès à un système qui est, en passant, très bon. Cependant, il est parfois difficile de naviguer là-dedans pour des problèmes moins urgents. Et on voit que le numérique a explosé pendant la pandémie. »

Loblaw ne veut pas dévoiler la somme investie dans le développement de PC Santé ni ses objectifs de pénétration dans le marché québécois. Souhaite-t-elle, comme pour d’autres pharmaciens avec leur application, drainer des utilisateurs dans ses pharmacies ? « Il y a une forme de fidélisation de nos clients tant du côté alimentation que du côté pharmacie, répond Johanne Héroux, directrice principale des affaires corporatives et communications et des affaires communautaires de Loblaw. Mais ce serait contre le code de déontologie des pharmaciens [de diriger directement vers des Pharmaprix]. Nous sommes très respectueux des règles. »