(Québec) La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) demande au gouvernement Legault de simplifier davantage les procédures pour mettre la main sur des tests rapides de dépistage. Malgré de récents assouplissements, le processus est encore « trop complexe » pour la petite entreprise, déplore la FCEI.

La troisième vague affecte durement les PME québécoises, révèle un nouveau sondage en ligne réalisé en avril auprès de 525 membres de la FCEI. Le coup de sonde dévoile qu’en date du 13 avril, seulement 60 % des PME « sont complètement ouvertes » et que 32 % génèrent des revenus « égaux ou supérieurs » à la normale.

« Les entreprises veulent trouver des manières de pouvoir fonctionner, de rester ouvertes. Elles veulent faire partie de la solution dans cette lutte contre la pandémie », fait valoir le vice-président Québec, François Vincent. Les petites entreprises veulent ainsi disposer de tests rapides de dépistage pour freiner de potentielles éclosions qui perturberaient leurs activités.

Centres commerciaux, rues piétonnes

Le sondage, réalisé du 8 au 13 avril, démontre que 75 % des PME estiment que le gouvernement devrait « soutenir leur utilisation » dans les endroits très fréquentés par les consommateurs comme les centres commerciaux et les rues piétonnes. On révèle aussi que 58 % des PME « sont prêtes » à les utiliser pour prévenir une fermeture de leur commerce.

La FCEI s’est adressée au ministre de la Santé, Christian Dubé, la semaine dernière lorsque La Presse révélait que Québec allait assouplir l’accès aux tests rapides destinés aux entreprises. Les autorités ont laissé tomber l’exigence de fournir à la Santé publique un protocole détaillé de l’utilisation des tests rapides par l’entreprise.

Un geste salué par la FCEI. « On a vu que ça bougeait alors on a écrit notre lettre pour préciser [nos préoccupations]. On voulait qu’il y ait une amélioration pour réduire la paperasse, ce qui a été fait. On est content […] mais maintenant, il faut qu’on continue dans cette voie-là », souligne-t-il.

Dans la missive datée du 20 avril, la FCEI souligne « le contexte où les entreprises sont déjà aux prises avec de multiples difficultés avec l’écosystème entrepreneurial qui est déjà très marqué par un lourd fardeau administratif, réglementaire et financier » et demande « une révision des exigences et la mise en place d’un processus simplifié » pour obtenir rapidement des trousses de dépistage rapide.

Un acte médical

On réclame notamment d’assouplir l’exigence d’avoir accès à un professionnel de la santé pour exécuter le test. « Quelque 70 % des entreprises du Québec ont moins de 10 employés », illustre M. Vincent, expliquant que ce critère est difficile à remplir. Québec considère que le geste d’administrer le test est un acte médical.

« Il doit y avoir des adaptations là-dessus », plaide M. Vincent. Certains tests rapides nécessitent un prélèvement nasopharyngé alors que d’autres, il suffit d’un prélèvement nasal comme le Panbio et le BD Veritor. « Est-ce qu’on ne pourrait pas offrir de la formation aux employés pour apprendre à l’administrer », suggère-t-il.

« On sent qu’il y a une écoute » du gouvernement Legault, assure M. Vincent. « Mais, il faut continuer de trouver des solutions pour que les tests rapides atterrissent en petites entreprises », ajoute le vice-président dont l’organisation représente les intérêts de 20 000 propriétaires de PME au Québec.

Parmi les exigences, une entreprise qui souhaite utiliser des tests rapides pour dépister ses employés sur une base régulière doit notamment s’assurer d’obtenir le « consentement libre et éclairé du personnel », mettre en place des mesures de contrôle et prévention des infections et « gérer les résultats des tests et les suivis ».

En date du 16 avril, 86 entreprises ont obtenu le feu vert de la Santé publique pour déployer les tests rapides en leurs murs. Le ministère de la Santé et des Services sociaux avait reçu 167 demandes pour en obtenir. Une quarantaine de dossiers sont toujours en analyse, et 41 demandes ont été rejetées.