(Montréal) Après un exercice marqué par des restructurations qui se sont soldées par l’élimination d’environ 1500 postes dans le monde, la multinationale québécoise CGI s’attend à renouer rapidement avec la croissance de ses profits et assure être prête à poursuivre ses emplettes afin d’alimenter sa croissance.

Même si la deuxième vague d’infections à la COVID-19 a provoqué de nouvelles mesures de confinement dans plusieurs pays européens où la firme spécialisée dans les technologies de l’information et les services-conseils est présente, son président et chef de la direction, George Schindler, estime que le portrait est différent cette fois-ci.

« Les clients réagissent différemment après sept à huit mois depuis le début de la (crise sanitaire), a-t-il dit, mercredi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter les résultats du quatrième trimestre et de fin d’exercice. Ils sont mieux préparés. Ils reconnaissent également les besoins de technologie. »

Sur le vieux continent, de nombreux clients de CGI, comme des détaillants ou des compagnies du secteur de la défense, continuent de brasser des affaires avec l’Asie, où il n’y a pas de confinement. Ailleurs, des entreprises manufacturières, de transport et de l’industrie pétrolière et gazière, qui ont été secouées par la première vague, se tournent davantage vers les technologies pour réduire leurs dépenses, a souligné M. Schindler.

Pour l’exercice terminé le 30 septembre, CGI a généré des profits nets de 1,12 milliard, ou 4,20 $ par action, en baisse de 11,5 %. Des coûts de restructuration de 155 millions liés, entre autres, aux licenciements ayant eu lieu en France, en Allemagne et dans l’Ouest canadien ont pesé sur ses résultats. Ses revenus sont demeurés stables à 12,2 milliards.

La multinationale établie à Montréal ne s’attend pas à devoir réduire de nouveau son effectif, actuellement estimé à 76 000 employés. De plus, avec des ressources financières d’environ 3,2 milliards à sa disposition, l’entreprise, qui souhaite doubler sa taille, est active du côté des acquisitions.

« Avec 23 (dossiers actifs), nous continuons à échanger avec des cibles potentielles afin d’accélérer tant notre stratégie dans les marchés métropolitains ainsi que du côté des occasions pour une éventuelle acquisition transformationnelle », a commenté le chef de la direction financière de CGI, François Boulanger.

Au cours du dernier exercice, la multinationale a réalisé quatre acquisitions.

Résultats trimestriels aussi en baisse

Au quatrième trimestre, CGI a vu ses profits nets fléchir de 22 %, à 251,9 millions ou 96 cents par action, alors qu’une charge de restructuration de 84,3 millions a été comptabilisée. Ses revenus ont été de 2,93 milliards, en recul de 1,1 %. En devises constantes, le déclin a été de 4,5 %.

Abstraction faite des éléments non récurrents, CGI a généré un bénéfice ajusté de 318,4 millions, ou 1,22 $ par action, en recul de 3,4 % par rapport au quatrième trimestre l’an dernier. Les analystes tablaient sur un profit ajusté par action de 1,17 $, selon la firme de données financières Refinitiv.

Toutefois, CGI a signé pour environ 3,5 milliards de nouveaux contrats au quatrième trimestre et a particulièrement bien fait dans le marché nord-américain. M. Schindler s’est montré satisfait de cette performance, surtout dans le contexte où un changement d’administration à la présidence aux États-Unis peut se traduire par un ralentissement temporaire de l’activité.

Le grand patron de CGI a dit ne pas entrevoir de turbulences à venir aux États-Unis, où la multinationale génère environ 30 % de ses revenus annuels, dans la foulée de l’élection du démocrate Joe Biden.

En date du 30 septembre, le carnet de commandes de CGI était de quelque 22,7 milliards.