(San Francisco) Le voyagiste américain Expedia, mis en grande difficulté par le « Grand confinement », a nommé jeudi un nouveau directeur exécutif et entrepris de lever 3,2 milliards de dollars pour juguler les effets de la crise économique qui frappe durement les professionnels du tourisme.

« Nous avons un seul mandat-garder du cash, survivre et utiliser cette période pour reconstruire une entreprise plus forte », a déclaré Barry Diller, le président du groupe, qui comprend notamment Hotels.com, Hotwire, Travelocity, Cheaptickets, Egencia ou encore CarRentals.com.

« Nous sommes incapables de prédire quand (l’industrie) du voyage rebondira, mais nous croyons fermement que ça repartira parce que “tant qu’il y a de la vie, il y a des voyages” ».

La société, qui n’avait plus de directeur exécutif depuis décembre, a nommé le vice-président Peter Kern à ce poste.

Elle doit lever, d’ici le 5 mai, 1,2 milliard de dollars de participation en capital et 2 milliards pour financer la dette, auprès de fonds d’investissements gerés par Apollo Global Management et Silver Lake.

L’annonce était bien accueillie en Bourse, où son titre progressait de 3,53 % à Wall Street à 15 h 10.

Mais l’agence de notation S&P a baissé la note du groupe à BBB-, avec une perspective négative pour l’avenir.

« Expedia est particulièrement vulnérable à la crise sanitaire mondiale causée par le coronavirus », justifie l’agence dans un communiqué publié jeudi.

« Pendant la seconde moitié du mois de mars, les nouvelles réservations à l’international sont descendues à moins de 15 % du niveau de 2019 », précise-t-elle.

Fin février le voyagiste a annoncé la suppression de quelque 3000 emplois, soit 12 % de ses effectifs mondiaux. Dans un courriel adressé à l’ensemble des salariés, il expliquait avoir grossi « de façon indisciplinée et non durable ».

« Entre les efforts du groupe pour simplifier l’activité, les dirigeants doués que j’ai appris à connaître ces derniers mois et ce nouveau financement, nous sommes dans une meilleure position pour faire face au défi actuel et en sortir plus forts que jamais », assure Peter Kern, cité dans le communiqué du voyagiste.

Même avant la pandémie et les mesures de confinement, Expedia faisait face à une érosion du nombre de consommateurs orientés vers ses sites lors de leurs recherches sur Google, qui a changé ses algorithmes.