Alors qu’il vantait les plus récents résultats trimestriels de Walmart, qui augurent d’une prochaine « bonne saison » des Fêtes, son président, Doug McMillon, a aussi fait part de son insatisfaction envers la performance de son réseau de 411 magasins au Canada.

« Nous devons faire plus pour améliorer les ventes de marchandises générales et de vêtements au Canada, alors que nous faisons bien dans les catégories d’achats hebdomadaires comme l’alimentation et les articles de consommation courante », a indiqué M. McMillon lors de la téléconférence d’analystes tenue jeudi avec l’annonce des résultats de troisième trimestre.

Dans ses résultats mondiaux, Walmart a enregistré une flambée de son bénéfice net de l’ordre de 92 % à 3,3 milliards US durant le trimestre terminé le 30 octobre. Le chiffre d’affaires a augmenté de 2,5 % à 127,9 milliards US, ce qui s’avère légèrement inférieur aux attentes qui étaient de 128,6 milliards US.

Quant aux ventes des magasins comparables— ouverts depuis plus d’un an, un indicateur très suivi en commerce de détail — elles ont augmenté de 3,2 % aux États-Unis au troisième trimestre, ce qui était un peu mieux que la hausse de 3,1 % anticipée parmi les analystes.

Mais dans le réseau international (hors États-Unis) de Walmart, la hausse des ventes de magasins comparables n’a été que de 1,3 %, un chiffre qui « reflète des conditions difficiles dans plusieurs marchés », a admis le président Doug McMillon.

Au Canada, la croissance des ventes de magasins comparables s’est établie à 1,9 % au troisième trimestre, ce qui est inférieur aux attentes suscitées lors des trimestres précédents.

Selon le directeur financier de Walmart, Brett Biggs, qui participait aussi à la téléconférence d’analystes, « au Canada, nous avons obtenu des résultats solides dans les ventes des produits d’épicerie. En contrepartie, nous devons concentrer nos efforts sur la croissance des catégories de marchandises générales et de vêtements, à la fois dans les magasins et les autres canaux. » (NDLR Site internet, application mobile, livraisons à domicile, etc.)

Mais du point de vue de l’analyste Keith Howlett, spécialiste des détaillants chez Desjardins Marchés des capitaux, la décélération des ventes de magasins comparables chez Walmart au Canada « reflète une baisse de 0,5 % du nombre des transactions, en dépit d’une augmentation de 2,4 % de la taille moyenne de ces transactions. »

Aussi, note-t-il à ses clients-investisseurs, « le taux de profit brut (sur les ventes) a diminué et a entraîné une baisse du bénéfice d’exploitation ». L’analyste attribue ce recul de rentabilité de Walmart au Canada « à l’augmentation des soldes dans les marchandises générales et les vêtements, ainsi que la hausse des coûts de transport. »

Cela dit, Keith Howlett estime que Walmart bénéficie d’avantages comparatifs au Canada qui pourraient lui permettre de rééquilibrer la performance commerciale parmi l’ensemble de ses catégories en magasins.

« Si Walmart parvient à rehausser les achats de marchandises générales et de vêtements parmi sa clientèle déjà très fidèle en alimentation et en articles de consommation courante, il pourrait initier un cercle vertueux dans lequel des soldes additionnels de prix d’aliments lui attirent encore plus de clients en alimentation, qui seraient alors enclins à magasiner davantage dans les autres sections en magasins. »

 – Avec AFP et Associated Press