Après la Caisse de dépôt et placement du Québec l’an dernier, c’est au tour d’une filiale de la Banque Royale de s’imposer au capital-actions de SNC-Lavalin.

RBC Gestion mondiale d’actifs vient d’acheter environ 250 millions de dollars en actions du cabinet montréalais de génie-conseil.

La filiale en propriété exclusive de la plus grande banque au pays a fait l’acquisition de 7,6 millions d’actions de SNC-Lavalin en avril, ce qui augmente considérablement sa participation dans l’entreprise. Avec 24,6 millions d’actions, RBC Gestion mondiale d’actifs contrôle maintenant 14 % des actions de SNC-Lavalin.

L’information est révélée dans un document déposé en fin de journée hier auprès des autorités boursières.

Les transactions d’achat ont été réalisées « tout au long du mois d’avril pour le compte de clients et de fonds RBC », est-il indiqué. Le document financier précise que les actions ont été acquises uniquement à des fins d’investissement, et non pas dans le but d’exercer un contrôle sur l’émetteur.

L’opération consolide la position de RBC à titre de deuxième actionnaire en importance de SNC-Lavalin, derrière la Caisse de dépôt, qui détient quelque 20 %. À eux deux, les institutionnels contrôlent maintenant 34 % des actions de SNC-Lavalin, l’équivalent théorique d’une minorité de blocage.

Il n’a pas été possible d’obtenir hier un commentaire chez RBC ou SNC.

L’action de SNC-Lavalin a cédé 1 % hier pour terminer la semaine à 27,17 $ à la Bourse de Toronto. Le titre a maintenant perdu plus de 55 % de sa valeur depuis son sommet du printemps passé.

Des analystes et observateurs ont souligné dans les derniers mois qu’un démantèlement de l’entreprise ou la fermeture de son capital devaient être envisagés pour combler l’écart entre sa valeur intrinsèque et le cours boursier. Certains ont aussi affirmé que l’entreprise pourrait devenir une cible d’acquisition.

Le titre de SNC a encaissé un premier coup dur en octobre dernier lorsque l’entreprise a révélé que le Service des poursuites pénales du Canada ne négocierait pas d’accord de réparation relativement aux accusations de fraude et de corruption déposées il y a quatre ans par la Gendarmerie royale du Canada pour des gestes commis en Libye.

Un second choc s’est fait sentir en début d’année après un avertissement lancé par la direction entourant les résultats de l’entreprise. L’action a de nouveau plongé la semaine dernière après la présentation de la plus récente performance trimestrielle.