(Montréal) Après six mois de négociations avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN), quelque 3000 chefs et agents de train ainsi que des agents de triage pourraient déclencher une grève le 19 novembre.

La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), qui représente ces salariés, a indiqué lundi que ces derniers s’étaient prononcés à hauteur de 99,2 % en faveur d’un mandat de grève le mois dernier.

Toutefois, afin de ne pas nuire aux négociations, le syndicat n’a pas voulu préciser sur quels points achoppent les pourparlers entre les employés, qui sont sans contrat de travail depuis le 23 juillet, et l’employeur.

« Lorsque les membres répondent de cette façon à un mandat de grève, c’est parce que l’on doit mettre un peu de pression sur l’employeur pour dire que nous sommes sérieux, a souligné le directeur des affaires publiques de Teamsters Canada, Christopher Monette, au cours d’un entretien téléphonique. Il y a toujours de l’espoir, mais à un certain moment, il faut que ça débloque à la table des négociations. »

Si les Teamsters vont de l’avant avec une grève, qui serait déclenchée à 0 h 1 le 19 novembre, un préavis d’au moins 72 heures sera donné par le syndicat. Les 3000 employés concernés sont principalement répartis dans les grands centres urbains au pays.

M. Monette a dit n’avoir « aucune indication » qu’une grève pourrait avoir une incidence sur le transport en commun — par exemple perturber la circulation des trains de banlieue qui empruntent les voies ferrées du CN.

Les Teamsters et le plus important transporteur ferroviaire au pays doivent se rencontrer, devant les médiateurs fédéraux, le 12 novembre pour une nouvelle ronde de négociations.

Selon le syndicat, la période de conciliation entre les deux parties, prévue par la loi, est venue à échéance vendredi dernier. Des médiateurs fédéraux sont impliqués dans les pourparlers depuis maintenant quatre mois.

« Nous allons continuer de travailler avec les Teamsters et nous demeurons optimistes qu’une entente sera conclue », a souligné le transporteur ferroviaire, dans une déclaration envoyée par courriel.

La semaine dernière, en dévoilant ses résultats du troisième trimestre, la société montréalaise avait abaissé ses prévisions en évoquant une détérioration de la demande ferroviaire nord-américaine ainsi qu’une poursuite du ralentissement de l’économie.

Ainsi, pour l’exercice, le CN s’attend à ce que la croissance de son bénéfice par action soit d’environ 10 %, alors que sa prévision précédente faisait état d’une hausse supérieure à 10 %.

En date du 30 septembre, l’entreprise comptait 27 290 employés, selon son plus récent rapport trimestriel.